RISQUES - Selon une étude de Santé publique France, l'ensemble des habitants de l'Hexagone possède dans leur organisme des traces de métaux lourds et nocifs comme l'arsenic, le chrome ou le cuivre. Pire, la concentration de ces matériaux serait de plus en plus importante.
Attention, danger. L’étude Esteban (étude de santé sur l'environnement, la bio surveillance, l'activité physique et la nutrition), menée sous la houlette de Santé Publique France et publiée le 1er juillet dernier, révèle la présence de matériaux néfastes pour la santé dans l'organisme des Français, y compris chez les enfants. Arsenic, cadmium, mercure, chrome, nickel... la liste des métaux lourds concernés - 27 en tout - est aussi interminable que préoccupante. Surtout, leur concentration ne cesse de progresser, atteignant des niveaux souvent supérieurs à ceux observés dans d'autres pays européens et en Amérique du Nord.
Menés entre avril 2014 et mars 2016, les travaux* des chercheurs d'Esteban ont, pour la première fois, permis d'étudier à l’échelle du pays le niveau d’exposition des enfants - en plus de celui des adultes - à un large panel de métaux nocifs. Il en ressort que la contamination est généralisée. "L’ensemble des participants adultes et enfants" sont concernés par ces découvertes (plus de 97 % à 100 % de détection selon les substances). Un constat loin d'être anodin, la plupart des produits analysés pouvant entraîner l’apparition de maladies chroniques, de déficiences immunitaires ou encore de cancers.
Surtout, et c'est certainement encore plus préoccupant, les niveaux de contaminations sont en augmentation, exception faite du nickel et du mercure. Ainsi, la concentration d'arsenic, cadmium et chrome dans les organismes des adultes français a progressé depuis l'étude ENNS en 2006-2007. Pire, les résultats dépassent régulièrement les valeurs-guide établies par les autorités sanitaires. C'est notamment le cas pour l’arsenic, le mercure et le plomb.
La problématique du cadmium
La problématique du cadmium est, elle, encore plus importante puisque près de 50% des adultes de l'Hexagone se situe au-delà de la valeur recommandée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Classé cancérogène pour l’homme depuis 2012 par le Centre international de recherche sur le cancer et toxique pour la reproduction selon la réglementation européenne, ce matériau n'est pas à prendre à la légère. Selon les scientifiques, il possède des effets toxiques sur les reins, le squelette, l’appareil respiratoire.
Bien qu'il soit présent à l'état naturel, c'est surtout sa présence dans les produits agricoles qui inquiète Santé Publique France. Le cadmium figure parmi les principaux composants des roches phosphatées, elles-mêmes massivement utilisées pour fabriquer des engrais. Engrais phosphatés dont la France demeure l'un des principaux consommateurs. Plus largement, l'alimentation - et notamment les poissons et fruits de mer - "influence les concentrations en arsenic, cadmium, chrome et mercure". D'où la nécessité de "varier les espèces et les lieux de pêche". Les autorités sanitaires mettent aussi en garde sur le danger que représente le tabagisme, même passif. "Chez les adultes, le tabac entrainait une augmentation de plus de 50% d’imprégnation du cadmium chez les fumeurs", rappellent ainsi les auteurs de l'étude. À noter que pour les enfants, la principale source d'ingestion de cadmium serait... "la consommation de céréales au petit-déjeuner".
Des "niveaux plus élevés" que dans d'autres pays
Enfin, l'étude révèle que les niveaux d'imprégnation sont régulièrement plus élevés que dans d'autres pays. À l’exception du nickel et du cuivre, les niveaux mesurés pour les adultes et les enfants sont "plus élevés" dans l'Hexagone "que dans la plupart des pays étrangers" analysés (Europe et Amérique du Nord). Les niveaux moyens de Cadmium sont, par exemple, deux fois plus élevées que ceux de nos voisins.
*Données récoltées sur un large échantillon (1 104 enfants et 2 503 adultes âgées de 6 à 74 ans), représentatif de la population française, les travaux des chercheurs. Les scientifiques se sont appuyés sur des prélèvements biologiques (urines, sang et cheveux) et des questionnaires sur les habitudes quotidiennes ou alimentaires.
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