TOUT VA BIEN – La méthode d’autosuggestion développée par Emile Coué, dont le best-seller est réédité à la rentrée, est connue dans le monde entier et pourtant, sa mise en application demeure encore mystérieuse pour beaucoup. LCI décrypte les techniques de la pensée positive, exercices à l’appui, pour que ce début d’année scolaire démarre sous les meilleurs auspices.
Du "ça va mieux" de François Hollande, répété à tue-tête lors de son quinquennat à la campagne présidentielle "optimiste" incarnée par Emmanuel Macron (c’est le centre pour la recherche économique et ses applications-CEPREMAP- qui le dit ), la méthode Coué a la cote chez les politiques. Mais pas que. Depuis que le pharmacien Emile Coué a théorisé la méthode de la pensée positive, en 1926, les livres de développement personnel, en plein essor, s’arrachent comme des petits pains en librairie.
Mais si le terme est à la mode, la mise en pratique de la méthode Coué peut en laisser certains perplexes. A l’occasion de la réédition du best-seller La méthode Coué, la maîtrise de soi par l’autosuggestion consciente (Leduc Editions, 7,90€), Luc Teyssier d’Orfeuil, coach, formateur et auteur de quatre ouvrages sur le sujet complète le texte de référence avec de nombreux conseils à utiliser au quotidien. Un ouvrage qui paraît alors qu’on célèbre cette année le 160ème anniversaire de la naissance d’Emile Coué, en 1857 à Troyes. Luc Teyssier d’Orfeuil livre à LCI les clés pour tracer son chemin vers la réussite.
Qu’est-ce que la méthode Coué ?
Elle part du principe que "toutes nos pensées deviennent réalité, explique le formateur. Une pensée qui occupe notre esprit devient vraie et a tendance à se transformer en acte." Ainsi, une personne qui pense être à la hauteur d’une tache le sera davantage dans les faits qu’une personne qui pense être nulle. Pour y arriver, il y a un procédé : l’autosuggestion. "C’est s’implanter une idée en soi-même par soi-même", ajoute Luc Teyssier d’Orfeuil citant Emile Coué. Au-delà de l’auto-persuasion, qui consiste à se répéter des phrases sans forcément y croire, l’autosuggestion va plus loin : on intègre l’idée positive et cela fait du bien au moral… et au corps ! (si si…)
D’où vient le concept de la pensée positive?
Emile Coué, un pharmacien français, découvre les bienfaits de l’autosuggestion positive au début du XXème siècle sur ses patients. Une méthode qu’il pratique en parallèle de son travail d’apothicaire, et dont il poursuivra les recherches tout au long de sa carrière. La version finale, la méthode Coué, verra le jour dans un petit manuel de référence La maîtrise de soi-même par autosuggestion consciente, publiée pour la première fois en 1913. Aux Etats-Unis, en Allemagne ou encore en Russie, le succès est immédiat. Ce "père du coaching moderne" comme le surnomme Luc Teyssier d’Orfeuil a inspiré bien de nouvelles approches : la sophrologie, l'analyse transactionnelle (AT) ou la programmation neurolinguistique (PNL).
Est-ce que ça fonctionne sur tout le monde ?
"Pas selon Emile Coué, répond Luc Teyssier d’Orfeuil. Il estimait que sa méthode ne marchait pas avec les fous et avec ceux qui ne voulaient pas que ça marche ou n’y croyaient pas." Mais le coach est, pour sa part, plus nuancé : "Cela fonctionne bien mais se transforme en autosuggestion négative". "Une personne qui ne parvient pas à ses fins avec la pensée positive peut se mettre à penser qu’elle est nulle et cela peut renforcer son sentiment d’échec", estime-t-il.
Autre cas : une personne dépressive, réellement malade, n’ira pas mieux en se persuadant qu'elle va bien. En effet, la pensée positive permet de modifier ce qui pourrait aller mieux mais pas de régler ce qui va mal. Le corps a parfois besoin d’un autre coup de pouce même si l’effet placebo, d’ailleurs mis en évidence par Emile Coué, a également fait ses preuves.
Comment appliquer cette méthode au quotidien ?
La méthode est loin de se cantonner à une simple formule magique. Elle repose sur trois approches différentes et complémentaires. Certaines personnes sont plus sensibles à l’une qu’à l’autre mais dans tous les cas, l’objectif est que l’attitude change pour aller dans le sens souhaité.
"La première chose à faire est d’identifier ce qu’on voudrait améliorer dans sa vie", suggère Luc Teyssier d’Orfeuil. Cela peut être, ‘être à l’aise pour un entretien d’embauche’, ‘être reconnue dans sa profession’ ou encore ‘être plus zen au quotidien’.
A l’approche du deuxième Congrès international de la Méthode Coué, les 9,10 et 11 novembre 2017 à Nancy, une chose est sûre : la pensée positive a encore de beaux jours devant elle.