Les câlins peuvent modifier l’ADN du cerveau des nouveau-nés

par Tanguy HAMON
Publié le 3 avril 2018 à 9h20
Les câlins peuvent modifier l’ADN du cerveau des nouveau-nés
Source : Thinkstock

DÉVELOPPEMENT - Des chercheurs ont découvert que la séquence ADN des cellules du cerveau d’un nouveau-né pouvait être modifiée selon le comportement plus ou moins attentionné des parents.

Couvrir son bébé de câlins a-t-il une répercussion sur la structure de son ADN cérébrale ? Des chercheurs viennent de démontrer que le nombre de gènes sur le brin d’ADN du cerveau d’un nouveau-né se trouve modifié en fonction du traitement qu’il reçoit de ses parents jusqu’à son sevrage (six mois à un an).

En se basant sur le cas de souris, un modèle se rapprochant de l’humain, les scientifiques se sont aperçus que les individus moins choyés voyaient la structure de leur ADN se modifier. Selon d’anciennes études avancées par la revue Science et vie, le stress serait à l’origine d’un processus nommé rétro-transposition et pousserait certains gènes à effectuer un "copier-coller" sur le brin d’ADN.

Un lien avec la dépression ou la schizophrénie ?

Pour s’en rendre compte, les chercheurs ont constitué deux groupes de rongeurs. L'un où les mères adoptaient un comportement particulièrement attentionné (toilettages, soins) et l’autre où elles se montraient nettement moins protectrices. Il en ressort que le nombre de gènes copiés-collés augmentait chez les souriceaux quand ceux-ci étaient moins maternés. Afin de s’assurer que ce processus ne résulte pas d’une influence héréditaire, certains d’entre eux ont été changés de groupe. Le phénomène a encore été observé.

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Grâce à un suivi sur le long terme des souriceaux devenus adultes, les chercheurs ont noté que les individus dont les gènes se sont multipliés se montraient "plus stressés et inadaptés". De quoi ouvrir de nouvelles perspectives selon Science et vie, avec des hypothèses selon lesquelles des pathologies comme la dépression ou la schizophrénie chez les humains pourraient avoir un lien avec cette modification de l’ADN chez les nouveau-nés avant sevrage. Des traitements œuvrant directement sur le processus de rétro-transposition des gènes pourraient alors être envisagés pour combattre ces pathologies.


Tanguy HAMON

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