Bientôt plus de spécialistes que de médecins généralistes ?

Publié le 6 juin 2014 à 10h50
Bientôt plus de spécialistes que de médecins généralistes ?

MEDECINE - La démographie décroissante des médecins généralistes français inquiète fortement le Conseil national de l'ordre des médecins. Car le manque d'attractivité évident pour la filière, pourrait conduire dans six ans à un nombre supérieur de médecins spécialistes.

Sera-t-il bientôt plus difficile de trouver un médecin traitant plutôt qu'un cardiologue ou un gastro-entérologue ? C'est ce que craint le Conseil national de l'ordre des médecins (Cnom) après avoir publié son 8ème Atlas national de la démographie médicale. Ces derniers révèlent que les généralistes sont de moins en moins nombreux en France, contrairement aux spécialistes qui pourraient même les dépasser d'ici 2020. Ainsi, le 1er janvier 2014, l'Ordre recense 90 830 généralistes inscrits en activité, pour une moyenne de 134 médecins pour 100 000 habitants.

Un chiffre en baisse de - 6,5 % de 2007 à 2014, alors que leurs confrères spécialisés dans d'autres disciplines ont connu une augmentation de +6,1 % sur la même période (actuellement 84 335 spécialistes). De fait, le rapport devrait s'inverser d'ici 2020, avec 88 158 spécialistes pour 86 203 généralistes, selon les prévisions du Conseil."La région Ile de France recense la plus forte baisse des effectifs des médecins en activité (-5,6 %), alors que sa population a augmenté de +4 % entre 2007 et 2014. A l’inverse, la région Pays de la Loire est la région la plus attractive", explique le Cnom.

"La médecine générale reste un choix par défaut"

Parmi les principales raisons expliquant ce manque d'attractivité pour la filière généraliste, une meilleure rémunération promise aux spécialistes et le programme des études de médecine trop axé sur le milieu hospitalier, ce qui permet aux étudiants en stage de côtoyer d'autres spécialités. Sans compter le manque d'informations relatives à l'installation une fois le diplôme en poche. "Cela pose le problème de l'organisation universitaire, mais aussi de l'attractivité de la médecine générale qui reste un choix par défaut plutôt qu'un choix d'adhésion", a déclaré Patrick Bouet, le président de l'Ordre.

Au vu de ces chiffres, l'Ordre propose dès maintenant des pistes de réflexion pour optimiser la présence médicale dans les territoires. Si "les solutions à apporter aux enjeux de la démographie médicale ne peuvent pas être calquées indifféremment d’un territoire à l’autre", celui-ci propose de développer davantage l'exercice regroupé en maison de santé pour favoriser les "groupements pluridisciplinaires", encore marginaux. Il s'agit d'ailleurs d'un des engagements du "Pacte territoire santé" de la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine pour lutter contre les déserts médicaux.


La rédaction de TF1info

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