Près de trois semaines après l'épidémie de botulisme à Bordeaux, l'une des victimes témoigne auprès du "Parisien".Si cette dernière n'a pas été hospitalisée, son compagnon, toujours en réanimation, ne peut ni parler ni voir.Elle souhaite qu'à l'avenir, les "médecins soient mieux formés" pour détecter les symptômes de cette maladie.
"C'est une maladie tellement rare qu'on ne peut pas imaginer l'attraper". Vingt jours après consommé des sardines en boites dans un établissement bordelais, Kristy explique ne pas en vouloir aux médecins qui l'ont pris en charge avec son compagnon, Matthew, d'avoir tardé à diagnostiquer le botulisme, une affection neurologique grave pouvant entrainer l'asphyxie. Elle n'est pas animée par la même indulgence concernant le gérant du Tchin Tchin Wine Bar, où une quinzaine de personnes au total ont été intoxiquées, dont une mortellement.
"Je ne veux pas m'exprimer à ce sujet même si évidemment je lui en veux beaucoup", témoigne auprès du Parisien ce mardi celle dont le conjoint est toujours intubé en réanimation. "Il ne peut ni voir ni parler", explique-t-elle, précisant que "pour communiquer, il écrit sur une ardoise" et que "la route vers la guérison sera longue".
"J'ai paniqué j'ai cru qu'il faisait un AVC"
Le couple, originaire de Los Angeles, aux États-Unis a passé une soirée au sein de l'établissement, deux jours après son arrivée en France. "Sur internet, plusieurs blogs recommandaient le Tchin Tchin Wine bar", souligne Kristy, en précisant qu'on leur a "servi un bocal individuel avec des sardines à l'intérieur" qui selon elle, "n'étaient pas mauvaises" et "avaient un goût normal".
Dès le lendemain matin, Matthew a ressenti les premiers symptômes. "Il a commencé à se sentir mal", poursuit-elle, précisant que tous deux se trouvaient alors dans un domaine viticole aux alentours de 10H. "On s'est dit qu'il était peut-être fatigué ou qu'il avait encore des symptômes d'un zona qu'il y a avait eu il y a deux mois", se souvient-elle. Mais en fin de journée, l'évolution rapide des symptômes ne laissait plus de doute sur la gravité. "Il était très mal en point, avait la bouche très sèche, la langue engourdie et n'arrivait plus à avaler", décrit-elle. Et de poursuivre : "J'ai paniqué j'ai cru qu'il faisait un AVC, j'ai appelé le 112".
Hospitalisé au CHU, Matthew a dans un premier temps été traité pour un syndrome de Guillain-Barré "dans le doute", les résultats permettant de confirmer le diagnostic de botulisme ayant mis plusieurs jours à tomber. "J'aimerais que les médecins soient mieux formés pour détecter plus tôt les symptômes", conclut l'Américaine désireuse que leur malheureuse expérience puisse profiter à d'autres patients.