Bronchiolite : les premiers signes d'une épidémie précoce ?

par Audrey LE GUELLEC avec AFP
Publié le 21 septembre 2023 à 14h41

Source : JT 20h WE

L'activité liée à la bronchiolite est "à un niveau faible" mais en "augmentation", selon le premier bulletin hebdomadaire de la saison épidémique.
Les hausses concernant les passages aux urgences, les hospitalisations, et les consultations sont comparables à celles observées les deux dernières années à la même période.
Pour autant, les autorités sanitaires craignent une épidémie précoce dès l’automne.

L'arrivée d'un traitement préventif de la bronchiolite, utilisé depuis quelques jours dans une vaste campagne d'immunisation des nourrissons, ne saurait suffire à éviter une épidémie, ont prévenu mardi les autorités sanitaires, rappelant la nécessité d'éviter d'exposer son bébé. Le premier bulletin hebdomadaire de la saison épidémique, publié ce mercredi par Santé publique France, semble en être une première illustration.

"L'activité liée à la bronchiolite chez les enfants de moins de deux ans est à un niveau faible en France métropolitaine ainsi que dans les départements et régions d'outre-mer", a observé l'agence sanitaire. Mais la semaine du 11 au 17 septembre a connu "une augmentation de l'activité liée à la bronchiolite en France métropolitaine (...) pour les actes médicaux SOS médecins, pour les passages aux urgences ainsi que pour les hospitalisations après passages aux urgences pour bronchiolite", a-t-elle noté, précisant que celle-ci atteint 28%.

"Comparables à celles observées les deux années antérieures"

Dans le détail, ce sont 745 enfants de moins de 2 ans (+84% sur une semaine) qui ont été vus aux urgences pour bronchiolite, et un tiers d'entre eux ont été hospitalisés, principalement des bébés de moins d'un an. Côté SOS Médecins, 181 consultations liées à cette infection virale ont été décomptées (+115% en une semaine).

Ces augmentations sont "comparables à celles observées les deux années antérieures à la même période", a précisé SpF. La directrice générale de Santé publique France, Caroline Semaille, avait rapporté mardi "une petite activité qui reprend" entre fin août et début septembre. "C'est faible, mais il faut être très prudent", a-t-elle insisté, évoquant un signal pouvant laisser augurer "une situation probablement assez comparable à ce qu'on a observé l'année dernière".

Un hiver 2022-2023 sans précédent

Or, pour rappel, la saison dernière, l'épidémie avait été d'une ampleur sans précédent depuis plus de dix ans, conduisant des dizaines de milliers de bébés dans des hôpitaux en crise persistante et déjà aux prises avec le Covid et la grippe. En 2021 déjà, le début et le pic de l’épidémie avaient été précoces, avec une intensité semblable à celle des épidémies d’avant le Covid. 

Les suivis réalisés année après année par Santé publique France (SPF) montrent que les épidémies de bronchiolite ont longtemps été, avant la pandémie, très fidèle en termes de reproductibilité : elles débutaient en novembre, montraient un pic en décembre et se terminaient fin janvier. Mais le Covid a changé le profil de l'épidémie de bronchiolite. 

"Ne pas oublier les gestes barrières"

Cette année, l'arrivée d'un traitement préventif anti-VRS développé par le groupe pharmaceutique français Sanofi, Beyfortus (nirvésimab), qui fonctionne sur la base d'un anticorps directement injecté, suscite l'espoir des autorités sanitaires. Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a salué une "avancée majeure" pouvant éviter, "par ricochet", de surcharger les hôpitaux, et a aussi rappelé les "gestes simples" pour éviter la transmission (lavage des mains, aération, évitement des lieux publics clos...).

Pour autant, "un traitement préventif ne veut pas dire qu'il faut oublier les gestes barrières", a déclaré un représentant de la Direction générale de la Santé (DGS) lors d'une conférence de presse téléphonique. La bronchiolite, principalement causée par le virus respiratoire syncytial (VRS), frappe avant tout les nourrissons et provoque des difficultés respiratoires. Très fréquente, cette infection est généralement sans gravité, mais peut, parfois, se compliquer et déboucher sur des hospitalisations.


Audrey LE GUELLEC avec AFP

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