Burn-out : une maladie professionnelle ? Pas pour les sénateurs, mais...

Publié le 25 juin 2015 à 10h49
Burn-out : une maladie professionnelle ? Pas pour les sénateurs, mais...

TRAVAIL - Pour le Sénat, c'est non. Le burn-out n'est pas une maladie professionnelle. Pourtant, les députés l'avaient reconnu en première lecture dans la loi sur le dialogue social. Qu'en pense la communauté médicale ?

Environ trois millions d'actifs risquent un épuisement nerveux au travail, révélait une étude du cabinet Technologie publiée en janvier 2015. Le baromètre Cegos de novembre dernier soulignait également qu'un salarié sur deux et six manageurs sur dix déclaraient un niveau de stress supérieur ou égal à six, sur une échelle de zéro à dix.

Ces chiffres ont poussé les députés à introduire le burn-out dans la liste des maladies professionnelle reconnues par la Sécurité sociale. Las, les sénateurs ont dit non. 

Burn-out : pas de définition médicale

L'objectif des députés était de "Faire que les effets de l’épuisement nerveux au travail soient à la charge de ceux qui en sont responsables, c’est-à-dire les employeurs." Une démarche que le professeur Antoine Pelissolo, le président de l' Association française des troubles anxieux et de la dépression (Aftad), comprend, mais qu'il juge plus compliquée qu'il n'y paraît.

En effet, "le burn-out ne fait pas l’objet d'un diagnostic consensuel, c'est-à-dire qu’il n'y a pas de définition médicale comme pour la dépression, alors qu'une reconnaissance par la Sécurité sociale comme maladie professionnelle suppose des critères objectifs", explique-t-il à metronews. Autre problème : le travail peut en effet déclencher un état dépressif mais celui-ci peut aussi être lié à d'autres facteurs.

Comment reconnaître le burn-out ?

Pour le professeur Pelissolo, cette situation rappelle celle de la mise en place d' un cadre juridique pour le harcèlement moral . En bref, ce n'est pas aux personnes de se déclarer en burn-out. C'est-à-dire qu'une expertise extérieure est nécessaire :
⇒ une expertise extérieure à l'entreprise permettrait de faire le point sur l'état psychique de la personne : souffrance au-dessus de la normale, pas de fragilité particulière constatée au préalable,
⇒ une expertise évaluerait l'environnement dans lequel cette personne évolue : situation anormale et perturbante dans l'entreprise engendrant du stress, ce que pourraient relever les syndicats.

Autre question à laquelle il faudra répondre : celle de la durée. Combien de temps cet état lié au travail persiste-t-il alors que la personne est arrêtée ? Car il reste à faire la part des choses entre les épuisements professionnels liés à un investissement excessif et qui comprennent des éléments dépressifs et "tous les stress professionnels".

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La rédaction de TF1info

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