Cancer colorectal : les Français boudent le dépistage

Publié le 29 avril 2014 à 14h37
Cancer colorectal : les Français boudent le dépistage

SANTE - S'ils connaissent dans une très grande majorité l'existence de ce type de cancer et ses symptômes, les Français restent très réticents à faire le test de dépistage, en partie à cause du manque d'innovations thérapeutiques dans ce domaine attendues depuis de nombreuses années.

Les connaissances sont là mais la prévention reste insuffisante. Selon un sondage Ifop réalisé pour l'assocation France-Côlon , les Français restent très réticents à l'idée faire le test de dépistage du cancer colorectal alors même qu'ils reconnaissent dans leur très grande majorité qu'il s'agit d'une maladie qui se soigne facilement. Le cancer colorectal est - tous sexes confondus - le troisième cancer le plus fréquent avec 42 152 nouveaux cas estimés en 2012, derrière le cancer de la prostate et du sein. Il s’inscrit au 2e rang des cancers les plus mortels, derrière le cancer du poumon.

Les résultats de l'enquête montrent que 95 % des personnes interrogées ont entendu parler de ce cancer et plus des trois quarts connaissent les principaux facteurs de risques. "Le cancer colorectal touche principalement les plus de 50 ans, les personnes souffrant de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique ou encore les personnes appartenant à des familles où le cancer colorectal a touché une ou plusieurs générations", explique le Professeur Christophe Tournigand de l'hôpital Henri Mondor (Paris).

Une guérison de l’ordre de 95 %

De même, environ 90 % d'entre elles pensent qu'il se soigne se dépiste facilement. Pour autant, seulement 31 % des Français âgés de 50 à 74 ans font le test de dépistage à domicile Hemoccult. Disponible gratuitement pour les plus de 50 ans, ce test permet de déceler la présence de sang dans les selles. Ce symptôme évoque la possible existence d´une lésion du côlon ou du rectum et par conséquent un risque de cancer de l'intestin. Il consiste à prélever sur trois selles consécutives un petit fragment qu'il faut déposer sur une plaquette et envoyer à un centre d'analyses.

Si le test est positif, le médecin prescrit une coloscopie pour confirmer ou infirmer le diagnostic. "Actuellement, seulement 31 % des plus de 50 ans font ce dépistage. Ce n’est pas suffisant. Le cancer colorectal dépisté à un stade précoce permet une guérison de l’ordre de 95 %. Il est donc crucial que les patients demandent à leur médecin généraliste de leur prescrire le test", ajoute le Professeur Christophe Tournigand. "Dans la pratique, le dépistage ne se fait pas car le test n'est pas très agréable à faire" reconnaît Jean-Louis Bertou, le fondateur de l'association France-côlon.

A ce sujet, l'association milite pour l'arrivée d'un nouveau test, plus facile à réaliser (un prélèvement suffit) et plus sensible que le test actuel. Une amélioration qui doit permettre d’élargir la participation des Français au dépistage. "Ce test est déjà utilisé avec succès en Italie, où il a permis de sauver des vies" précise Jean-Louis Bertou. En France il se fait attendre depuis plusieurs années, alors le passage à de nouveaux tests immunologiques est recommandé par de nombreuses institutions comme l’Institut national du cancer (INCa) ou la Haute autorité de santé (HAS).


La rédaction de TF1info

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