Cancer du poumon : le test sanguin, futur outil de diagnostic précoce ?

par A. LG
Publié le 30 juin 2023 à 18h41

Source : JT 20h Semaine

Des chercheurs américains misent sur un test sanguin comme outil de détection précoce du cancer du poumon.
Selon une récente étude, quatre protéines présentes dans le sang permettent de détecter les risques de décès qui lui sont attribués.
La méthode se veut particulièrement prometteuse pour les patients qui ne sont pas à risque élevé d'en développer un.

Pourra-t-on à l'avenir dépister précocement et à grande échelle le risque de cancer du poumon chez eux qui n'y sont, a priori, pas prédisposés ? C'est en tout cas la promesse du pré-diagnostic réalisé à partir d'échantillons de sang, qui a fait l'objet d'une étude publiée dans la revue spécialisée Journal of Clinical Oncology, ce mercredi. 

Réalisée par des chercheurs du centre de recherche sur le cancer de l’université du Texas, elle démontre que quatre protéines présentes dans le sang permettent de détecter les risques de décès liés au cancer du poumon.

Un panel de quatre protéines

Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont analysé des échantillons de sang prélevés dans le cadre d'un vaste essai portant sur différents types de cancer. Verdict : 552 participants ont développé plus tard un cancer du poumon dont 70 % ont conduit au décès des patients. 

Or, les travaux des chercheurs ont permis de mettre en évidence qu’un panel de quatre protéines permet d'identifier, avec une plus grande précision que les critères actuellement utilisés, les personnes exposées à un risque élevé de décès lié à un cancer du poumon, notamment chez celles fumant moins de dix paquets de cigarettes par an. 

"Le potentiel de sauver des vies"

"Il existe une demande urgente pour une approche alternative", commente Samir Hanash, co-auteur de l’étude et professeur de prévention clinique du cancer, précisant que "ce simple test sanguin a le potentiel de sauver des vies en déterminant la nécessité d'un dépistage du cancer du poumon sur une base personnalisée." 

Si les chercheurs placent beaucoup d'espoir dans ce test sanguin, potentiel futur outil de diagnostic précoce à grande échelle, il faudra au préalable qu’il soit autorisé par les autorités sanitaires américaines, la Food and Drug Administration, à l'issue de nouveaux essais cliniques. 

À titre de repère, aux États-Unis, le dépistage du cancer du poumon repose sur les critères déterminés par le groupe de travail sur la prévention, U.S. Preventive Services Task Force. Les personnes dites à haut risque, à savoir les personnes âgées de 50 à 80 ans, fumant au moins vingt paquets de cigarettes par an, ou qui fumaient cette quantité annuelle et qui ont arrêté dans les quinze dernières années, doivent passer un examen de tomodensitométrie (TDM), aussi appelé CT-Scan chaque année. Or, selon les auteurs de l'étude parue ce mercredi, moins de la moitié des cas de cancers du poumon concernent des personnes répondant à ces critères.


A. LG

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