Cancer du sein : quel dépistage selon les facteurs de risque ?

Publié le 19 mai 2014 à 15h11
Cancer du sein : quel dépistage selon les facteurs de risque ?

SANTE - En plus du dépistage organisé du cancer du sein pour toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans, la Haute autorité de santé (HAS) définit dans ses dernières recommandations les situations médicales dans lesquelles les femmes à haut risque doivent suivre un dépistage spécifique.

En France, une femme sur huit sera confrontée au cancer du sein dans sa vie. Plus il est détecté tôt, plus la patiente a de chances d'être guérie (dans 89 % des cas). C'est pour cette raison que les femmes âgées de 50 à 74 ans sont invitées à participer au programme national de dépistage organisé du cancer du sein et que les porteuses connues d'une mutation génétique (BRCA1 et BRCA2, comme Angelina Jolie ) bénéficient d'un suivi spécifique. Mais qu’en est-il des autres patientes, celles concernées par d'autres facteurs de haut risque alors qu'aucune réponse spécifique ne s'offre à elles ?

Cette situation peut inquiéter et donner lieu à des pratiques de dépistage inappropriées. C'est pour cette raison que l'INCa* a fait appel à la HAS* pour définir des recommandations permettant d'identifier les facteurs de risque nécessitant un dépistage spécifique. L'objectif est double : aider les professionnels à repérer les patientes à haut risque et permettre aux femmes de s'informer et de lever les idées reçues. "Le but de cette recherche était de déterminer dans quelles situations certaines femmes doivent faire plus que le dépistage organisé", explique Jean-Luc Harrousseau, président de la HAS.

Antécédents familiaux

Des membres de la HAS ont analysé des études épidémiologiques retrouvées sur le sujet. Ils ont identifié 69 facteurs de risque présumés et ont déterminé pour chacun s'ils étaient liés ou non à la survenue du cancer du sein. Dans un premier temps, ce travail a permis d'écarter des facteurs de risque prétendus : les prothèses en silicone , les déodorants, la taille des seins, une grossesse tardive, l'obésité ou encore la contraception hormonale. Autrement dit, les femmes concernées qui entrent dans l'une de ces catégories n'ont pas besoin d'un dépistage autre que celui du dépistage organisé.

"Mais sur 69 facteurs de risque, la HAS a retenu sept facteurs de risque pour lesquelles un dépistage spécifique est recommandé", ajoute Jean-Luc Harrousseau. Il s'agit de femmes ayant des antécédents personnels de cancer du sein ou ayant subi des irradiations à haute dose lors de radiothérapies. Parmi les femmes les plus exposées, figurent également celles ayant des antécédents familiaux, dont les risques peuvent être évalués par des oncogénéticiens et celles ayant des antécédents d'hyperplasie, soit une hausse anormale du nombre de cellules dans un tissu.

C'est pour chacun de ces facteurs de risque que de nouvelles recommandations ont été élaborées sur quatre stratégies : l'âge du début de dépistage (avant ou après 50 ans), les examens à mettre en œuvre ( mammographie , échographie, IRM) leur fréquence (tous les six mois ou tous les ans) et la durée du suivi (sur deux ans, huit ans, dix ans). "Des éléments qui permettent de mettre en place le dépistage optimal selon chaque cas", conclut Jean-Luc Harrousseau. Par ailleurs, la HAS rappelle l'existence de facteurs qui sont à l'inverse "protecteurs" comme l'activité physique et une alimentation équilibrée.

* Institut national du Cancer
* Haute Autorité de Santé


La rédaction de TF1info

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