Cancer : les nouveaux cas ont doublé entre 1990 et 2023

par M.G avec AFP
Publié le 4 juillet 2023 à 8h44, mis à jour le 4 juillet 2023 à 9h50

Source : JT 20h Semaine

Plus de 400.000 nouveaux cas de cancer ont été détectés en France, en 2023.
La maladie a largement progressé ces 25 dernières années dans l'Hexagone, notamment chez les femmes.

Un chiffre qui donne le tournis. Le nombre de nouveaux cancers en France, pour la seule année 2023, est estimé à 433.136 cas, calculent, dans une vaste étude, Santé publique France, l'Institut national du cancer, le réseau des registres des cancers (Francim) et le service de biostatistique-bioinformatique des Hospices Civils de Lyon (HCL). "Entre 1990 et 2023, le nombre de nouveaux cas de cancers a doublé, avec une augmentation de 98% des cancers chez l'homme et de 104% chez la femme, toutes localisations confondues", indiquent les chercheurs. 

Les recherches laissent penser que la hausse de l'incidence des cancers est liée à l'évolution démographique de la France (accroissement et vieillissement de la population) mais aussi à la hausse du risque lié aux comportements et modes de vie. 

Le tabac, parmi les grands facteurs de risque (et de hausse)

Par ailleurs, si chez les hommes, les cancers les plus fréquents - prostate, poumon, côlon-rectum - ont baissé ou se sont stabilisés entre 1990 et 2023, un phénomène inverse est observable chez les femmes (également largement touchées par le cancer du sein). "Pour les hommes, il y a beaucoup d'évolutions plutôt favorables, sauf pour le mélanome de la peau, les cancers du pancréas et du rein qui continuent à augmenter. Pour les femmes, les évolutions sont défavorables pour davantage de localisations", résume le Dr Florence Molinié, présidente de Francim. Le "facteur majeur" en la matière est "la consommation de tabac, qui a augmenté à partir de certaines générations de femmes après celles des hommes", pointe-t-il. 

"Il y a un gros signal d'attention sur la mortalité par cancer du poumon chez la femme, qui, dans les deux-trois ans à venir, va dépasser la mortalité par cancer du sein", alerte le Pr Norbert Ifrah, président de l'Inca. 

Une large part des cancers est évitable

Point positif, ces dernières années, la mortalité liée aux cancers a globalement diminué grâce à des diagnostics plus précoces et aux progrès thérapeutiques. Il n'en reste pas moins que "près de la moitié des cancers pourraient être évités grâce aux changements de nos comportements et de nos modes de vie", estiment les scientifiques. Parmi ces "causes évitables" figurent la sédentarité, l'obésité, le tabagisme, la consommation d'alcool, ou encore l'exposition aux ultraviolets. En plus, les programmes de dépistage - qui permettent de déceler la maladie à un stade précoce et donc de la soigner plus facilement - ne reçoivent encore qu'une "adhésion très mesurée", notamment pour le cancer du côlon. Les marges de progression sont donc toutes trouvées. 

Cette étude, menée à partir des registres de cancers, repose en partie sur des projections, pour la période 2019-2023, faute de données consolidées. Elle ne prend donc pas en compte les effets possibles de la crise du Covid. Concrètement, l'impact de la pandémie (retards de diagnostics et des prises en charge) n'est pas intégré dans le travail, faute de données. 


M.G avec AFP

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