Cancer : une nouvelle avancée vers un vaccin universel

par Julie BERNICHAN
Publié le 2 juin 2016 à 12h57
Cancer : une nouvelle avancée vers un vaccin universel

GUÉRIR – Des scientifiques allemands prouvent l’efficacité d’une méthode pour détruire les cellules cancéreuses. Une découverte qui pourrait ouvrir la voie à l’élaboration d’un vaccin universel contre cette maladie redoutable.

Un petit pas pour la recherche et peut-être un grand pas pour l’humanité. Contre le cancer, les travaux se succèdent depuis une vingtaine d’années sans aboutir sur un quelconque vaccin. Mais les chercheurs persistent. Une équipe de scientifiques allemands planche sur un procédé qui semble très prometteur : activer les défenses immunitaires de l’organisme des malades pour qu’elles éradiquent la tumeur, à l’image d’un vaccin. Les résultats des travaux ont été publiés dans la revue scientifique Nature.

Bombarder les cellules cancéreuses d’ARN

Tout le problème du cancer est que le système immunitaire ne parvient pas à identifier les cellules malades et donc à les détruire. L’objectif des chercheurs était donc de stimuler les défenses immunitaires du malade. Plus spécifiquement, les chercheurs de l’université de Gutenberg à Mayence (Allemagne) sont parvenus à "apprendre" aux globules blancs d’une personne atteinte d’un cancer à reconnaître les cellules malades et à les détruire.

Comment est-ce possible ? Ils ont injecté des morceaux d’ARN (acide ribonucléique), une molécule très proche chimiquement de l’ADN, correspondant à la tumeur. Et c’est là toute la nouveauté. Au lieu d’injecter de l’ADN, une protéine, les scientifiques ont misé sur l’ARN, qui permet de fabriquer des protéines. Résultats : les globules blancs ont pu identifier les cellules et surtout… les tuer.

Une étude sur les hommes d’ici 2017

Cette technique permettrait ainsi de lutter efficacement contre toutes les formes de cancers, peu importe leur localisation dans l’organisme. Pour l’instant, les effets positifs ont pu être prouvés sur la souris. L’expérience a également été menée sur trois patients humains, mais plus pour voir si c’était réalisable que pour en analyser l’efficacité.

Pour confirmer ces résultats, l’étude clinique devrait démarrer d’ici un an. Son action réelle sur l'homme pourra alors être prouvée ou non. Si la méthode s’avère efficace, avec des effets secondaires acceptables, les chercheurs pourraient l’utiliser pour élaborer un vaccin universel. De par son procédé, il ne serait pas injecté à titre préventif mais curatif, ce qui reste un grand pas en avant pour éradiquer ce mal.

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Julie BERNICHAN

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