Au moins 60 décès en excès ont été enregistrés durant la canicule qui a frappé l'Hexagone entre le 3 et le 11 septembre.L'épisode de chaleur avait touché 17 départements avec des températures remarquables pour la période.Selon Santé publique France, le nombre de décès toutes causes confondues a augmenté de 2,2% durant cette période dans les territoires concernés.
La chaleur tue en France. Selon les données - encore provisoires - publiées mercredi 4 octobre par Santé publique France, 60 décès de plus que la normale ont été recensés en France durant la canicule qui a frappé 17 départements des régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Centre-Val-de-Loire, Normandie, Pays de la Loire, Hauts-de-France, Ile-de-France et Nouvelle-Aquitaine entre le 3 et le 11 septembre. Un bilan qui reste encore à consolider, mais qui est déjà lourd.
Au total, les décès toutes causes confondues ont augmenté de 2,2% durant la canicule dans les départements concernés, note l'organisme, qui souligne "qu'aucun accident du travail mortel n'a été notifié" durant cette période. Il précise toutefois "qu'au-delà de cet épisode, la population française a été exposée à la chaleur et à plusieurs épisodes de canicules depuis le début de l'été. Ainsi, cette étude ne reflète pas l'ensemble de l'impact de la chaleur sur leur santé".
Un danger de plus en plus présent
Durant les fortes chaleurs de septembre, seuls quatre départements concernés par la canicule n'ont pas présenté d'excès de décès (Nord, Hauts-de-Seine, Val-de-Marne et Val-d'Oise) sur les 17 touchés. Dans son communiqué, Santé publique France rappelle que l'épisode a concerné 29% de la population résidente en France métropolitaine durant 4,4 jours. Un "épisode de chaleur tardive sur la France exceptionnel par son intensité et sa durée", avait de son côté pointé Météo-France.
Les impacts sur la mortalité d'une canicule - qui se définit par une période de chaleur prolongée sans interruption pendant plusieurs jours - varient selon les départements du fait notamment de la durée (nombre de jours en canicule) et de l'intensité (températures) de l'épisode, mais aussi de la période de survenue et du type de population touchée. L'agence sanitaire rappelle que la chaleur "demeure plus que jamais un risque pour la santé dans un contexte de changement climatique, y compris en dehors des périodes de canicule".
Lors de la première canicule de l'été (7 au 13 juillet), au moins 80 décès en excès ont été estimés en France, lors de la deuxième (17 au 26 juillet), au moins 30, et lors de la troisième (11 au 26 août), presque 400 de plus que la normale. Des estimations qui seront consolidées dans les semaines à venir dans un nouveau bilan publié par Santé publique France. Pour l'instant, celles-ci se basent sur des données de mortalité incomplètes, qui n'évaluent pas exactement les morts directement dues aux canicules. Ainsi, elles ne permettent, pour l'heure, que d'indiquer à quel point l'ensemble des décès a dépassé la normale pendant cette période.
Selon une étude de l'agence publiée en juin dernier, la chaleur en été, y compris hors période de canicule, a provoqué la mort de 30.000 à 35.000 personnes en France entre 2014 et 2022. En raison du dérèglement du climat, les périodes de très fortes chaleurs seront de plus en plus longues et intenses dans les années à venir. Notamment en Europe, continent qui se réchauffe, en moyenne, deux fois plus vite que le reste de la planète. Ainsi, alors que la hausse mondiale des températures est, en moyenne, de 1,15°C par rapport au début de 20ᵉ siècle, le Vieux continent a vu ses températures moyennes augmenter d'un peu plus de 2°C.