COVID-19 - Pour les soignants, les mesures de restriction sanitaire annoncées jeudi soir sont nécessaires. Mais elles n'auront d'effet que si la campagne de vaccination s'accélère.
Ils ne cachent pas leur soulagement. Face à des hôpitaux sous très haute tension, avec 4246 personnes hospitalisées dans les services de réanimation jeudi soir (contre 3036 à la veille du deuxième confinement), le gouvernement a dû se résoudre à resserrer l’étau afin de ralentir la circulation du virus dans les départements les plus touchés. Du côté des soignants, en première ligne dans la lutte contre le Covid-19, la mise en place de ces nouvelles restrictions était inéluctable.
"Compte-tenu de la gravité de la progression du virus et de la virulence de ce variant britannique, ces mesures étaient malheureusement nécessaires", estime Pr Alain Combes, chef du service de réanimation médicale à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
Si ces restrictions ne s’accompagnent pas d’une vaccination massive, nous allons avoir un effet rebond à la sortie
Le Dr Olfa Hamzaoui, médecin réanimateur à l’hôpital Antoine Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine)
À la clinique privée d’Anthony, dans les Hauts-de-Seine, il ne reste plus qu’un lit de réanimation disponible, sur dix-huit au total. Pour le Dr Sébastien Terrazzoni, responsable des soins intensifs cardiaques dans cet hôpital, l'exécutif a tiré les leçons du premier confinement. "La bonne solution était sans doute de régionaliser ce confinement", estime le médecin. "Il fallait éviter absolument de faire un confinement global, comme en mars dernier, où dans des régions qui étaient très peu touchées faisaient également l'objet de restrictions. Cela va permettre que l’activité économique se poursuive dans ces départements", souligne-t-il.
Toutefois, comme le rappelle le Dr Olfa Hamzaoui, médecin réanimateur à l’hôpital Antoine Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine), ces mesures n'auront d'effet que si la campagne de vaccination s'accélère. "Si ces restrictions ne s’accompagnent pas d’une vaccination massive, nous allons avoir un effet rebond à la sortie", met en garde cette professionnelle de santé. L’Agence du médicament a jugé jeudi que le vaccin AstraZeneca était "sûr" et "efficace". La campagne vaccinale retrouvera donc à nouveau son rythme normal dès ce vendredi dans l'Hexagone.
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TF1 Info