Cigarette électronique : vers une interdiction de la "Puff", ultra-populaire chez les ados ?

Y.R.
Publié le 26 octobre 2022 à 11h32

Source : Les MATINS LCI

La "Puff", une cigarette électronique jetable aromatisée, au goût sucré ou fruité, est en vogue chez les jeunes.
Dans une étude, l'Alliance contre le tabac confirme la "popularité inquiétante" du produit et le risque d'addiction des mineurs à la nicotine.
La Fédération d'associations de lutte contre le tabagisme réclame, purement et simplement, son "interdiction immédiate".

"Un moyen de transformer nos jeunes en fumeurs de demain." Véritable succès commercial - 13% des ados âgés de 13 à 16 ans l'ont déjà touchée et 9% l'ont achetée, alors qu'elle est censée être "interdite aux mineurs" -, la "Puff" est de plus en plus répandue auprès des collégiens et lycéens. Face à la demande croissante de cette cigarette électronique jetable, aux saveurs enfantines (marshmallow, choco noisette,...) l'Alliance contre le tabac (ACT) réclame son "interdiction immédiate".

Dans un communiqué, mis en ligne mardi 25 octobre, la Fédération d'associations de lutte contre le tabagisme dévoile une enquête, réalisée avec l'institut de sondage BVA, qui "confirme les inquiétudes" sur la "Puff". Arrivé en France en 2021, le produit, vendu entre 8 et 12 euros pour 500 bouffées, connaît "une popularité inquiétante". "Parmi les jeunes interrogés, 13% d'entre eux ont déjà utilisé la Puff, soit la même proportion de jeunes ayant déjà fumé une cigarette classique ou électronique", indique l'ACT. Une proportion qui grimpe à 20% pour ceux ayant un parent fumeur et 29% si les deux parents sont fumeurs. 

Une porte d'entrée vers le tabagisme

Ciblant les adolescents, alors que l'e-cigarette est interdite à la vente aux mineurs, la "Puff", qui existe sous une vingtaine de marques, risque de les faire basculer dans une addiction à la nicotine. "Parmi les adolescents utilisant la Puff, 28% d'entre eux ont commencé leur initiation à la nicotine à travers ce produit et 17% d'entre eux se sont ensuite tournés vers une autre forme de produit de la nicotine ou du tabac", avance l'Alliance contre le tabac, selon qui ce produit aux emballages rappelant ceux des friandises de l'enfance peut contenir jusqu'à 20 mg/ml de nicotine, substance hautement addictive.

"Les adolescents sous-estiment la nocivité de ce produit", juge la Fédération d'associations de lutte contre le tabagisme. Et pour cause, "l'utilisation de la Puff augmente les risques de développer une inflammation des voies respiratoires et impacte les acquisitions cognitives des plus jeunes." D'où la problématique d'enjeu de santé publique soulevée par l'ACT. "L'interdiction de la vente des cigarettes électroniques jetables en France est la bonne décision à prendre si nous ne souhaitons pas voir s'accélérer cette épidémie pédiatrique de l'addiction à la nicotine", insiste son président Loïc Josseran, médecin et chercheur.

"Néfaste pour la santé de nos enfants", la cigarette électronique au goût fruité ou sucré l'est "aussi pour notre environnement". "La Puff est un déchet supplémentaire qui vient s'ajouter aux 4500 milliards de mégots jetés chaque année dans la nature", déplore-t-elle. Décrit comme "une aberration environnementale encore sous-évaluée", la "Puff" est "composée de plastique et d'une batterie non-amovible au lithium". Et la recyclabilité vantée par les fabricants s'apparente, selon l'Alliance contre le tabac, davantage à un processus de "greenwashing" (méthode de marketing utilisant l'argument écologique de manière trompeuse pour améliorer son image, ndlr). "Aucune source vérifiable ni label indépendant le confirme."


Y.R.

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