OPTIMISME- Pour l'épidémiologiste Martin Blachier, si la propagation du variant Omicron est fulgurante et qu'"une bonne partie de la population va l'attraper", sa dangerosité est encore plus basse que ce que l'on croit, et la vague sera très brève.
"Le pourcentage des Français qui auront, à un moment donné, le variant Omicron, sera beaucoup plus important qu'avec les précédents variants", a estimé l'épidémiologiste Martin Blachier sur LCI (voir vidéo ci-dessus). "D'abord parce qu'il est très contagieux et qu'il se promène très bien dans la population vaccinée", a-t-il développé, "et en plus parce qu'il n'y a peu de gestes barrières, tout est ouvert".
Le médecin de santé publique a cependant confirmé que le variant Omicron était moins dangereux que ses prédécesseurs, comme semble en attester une très récente étude britannique, qui évalue qu'un patient atteint par ce variant a 70% de chances de moins d'être hospitalisé, qu'un malade contaminé par le Delta. Martin Blachier estime même que les formes très graves de la maladie devraient être divisées par dix, si l'on se fie aux données de l'Afrique du Sud, premier pays où Omicron avait été identifié. Selon lui, les courbes britanniques ou danoises suivent le même chemin que les Sud-africaines.
La vague va être fulgurante, mais ne va pas durer très longtemps
Martin Blachier
Martin Blachier tempère, pour les mêmes raisons, la crainte que la faible proportion de cas graves, mais sur une très importante population infectée, puisse saturer tout de même les hôpitaux. "Sur les réanimations, c'est plutôt du côté de la bonne nouvelle que de la mauvaise", explique-t-il : "la vague va être fulgurante, mais ne va pas durer très longtemps, elle s'essouffle déjà au Danemark, et avec un impact sur les réanimations pas si élevé que ça".
Pour le médecin, on assiste à "une vague d'une nouvelle génération, qui peut se transmettre chez les gens vaccinés ou déjà immunisés, mais qui par définition créera des cas moins graves puisque c'est un deuxième passage". "On n'est plus dans la même épidémie", martèle-t-il face à Darius Rochebin.
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Martin Blachier a par ailleurs mis en garde contre la politique du "cas contact", qui, avec un très grand nombre de contaminations, pourrait paralyser le pays. Selon lui, celle-ci n'est pas adaptée à la "vague Omicron". "Faut-il encore suivre cette stratégie-là ?", s'est-il demandé, alors que, poursuit-il, les symptômes des personnes malades sont assez légers et comparables à ceux d'une "petite angine".