REPLAY - Le silence tombe sur les villes, les premières contraventions sont dressées, on espère un traitement et déjà les masques sont en pénurie. Mais avant tout, l'épidémie accélère et inquiète. Revivez le journal de 20H au terme d'une première journée complète en confinement, le 18 mars 2020.
Un peu hébétés. C'est le sentiment qui prédomine en revisionnant ce journal d'il y a un an. Tous les repères des Français viennent de soudainement changer. Les villes sont quasi-désertes, le travail s'effectue désormais à la maison et un temps infini semble nous menacer, qu'il va s'agir d'occuper.
En première ligne, le corps médical tente d'endiguer la vague, malgré le manque de masques, tandis que les scientifiques cherchent tous azimuts un traitement à la maladie. L'hydroxychloroquine fait d'ailleurs une première entrée au JT, alors qu'un vaccin semble encore improbable.
C'est sur le front de l'épidémie que Gilles Bouleau ouvre son journal : "Il n'y a plus de doute, l'Europe est bien devenue le nouveau foyer de l'épidémie de coronavirus". De la lointaine Asie, on avait suivi sa progression depuis des mois jusqu'à l'inéluctable, sanctionné la veille par le début d'un confinement national. 89 personnes ont été tuées par le Covid-19 en 24 heures en France. Le foyer infectieux dans le Grand Est sature les hôpitaux et provoque le transfert de six patients de Mulhouse vers Marseille et Toulon, "pour la première fois en temps de paix", comme le souligne Gilles Bouleau.
À ce stade, ce sont les conditions des soignants qui inquiètent le plus. Les Français sont en phase avec cette approche et les initiatives solidaires se multiplient, tandis que le rituel des applaudissements à 20h se confirme, pour la deuxième soirée consécutive. La pénurie de masques occupe un part importante des préoccupations du journal, mais il s'agit alors de protéger les soignants qui en manquent sérieusement, alors qu'ils sont en première ligne face au virus. Pour le docteur Gérald Kierzek qui fait le point ce soir-là, c'est "un vrai souci et une urgence".
À l'arrière de la ligne de front, ce sont de nouvelles réalités qui s'imposent. Les images de villes désertes fascinent déjà, comme ce sera le cas tout au long des 55 jours de ce premier confinement. Mais la vie doit s'organiser, avec de toutes nouvelles conditions. Le télétravail fait ses débuts, avec ce jour-là une inquiétude oubliée depuis : le réseau internet, jamais autant sollicité, en France comme dans le monde entier, tiendra-t-il une telle charge ?
Face à l'isolement et au risque d'ennui, de petites stratégies commencent à émerger et se propagent à partir de la toile. C'est ainsi la première fois que l'on mentionne au JT l'apparition de moments de socialisation d'un nouveau genre : les apéros virtuels.
Ce journal de 20Haura aussi été celui où la "chloroquine" aura été mentionnée pour la première fois, à l'époque comme un motif d'espoir : un certain professeur Raoult, encore inconnu du grand public, avait diffusé deux jours plus tôt une vidéo sur ses essais. On notera qu'on hésite encore, ce 18 mars 2020, entre "entreprises stratégiques" et "commerces essentiels", et que ce que tout le monde cherche et qui manque déjà, c'est le gel hydroalcoolique.
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