Neuf poêles antiadhésives ont été testées par le magazine 60 millions de consommateurs.Des traces de PFOA, une molécule interdite à la vente car potentiellement cancérogène et perturbatrice endocrinienne, a été retrouvée sur plusieurs modèles.L'Institut national de la consommation a interpellé les pouvoirs publics pour leur demander plus de transparence sur la composition des ustensiles de cuisine.
Ça chauffe pour les poêles antiadhésives, plus précisément les modèles en Téflon. Le magazine 60 millions de consommateurs a analysé neuf modèles différents pour s'assurer que les matériaux utilisés ne présentaient aucun risque sanitaire. Et certains d'entre eux relâcheraient des composés perfluorés.
Le Téflon, marque déposée en 1945 du polytétrafluoroéthylène (PTFE), est devenu célèbre via les poêles à frire américaines Tefal. Considéré comme la matière la plus glissante du monde, d'où son attrait en cuisine, l'un de ses composés chimiques n'en demeure pas moins régulièrement pointé du doigt : le PFOA, l'acide perfluorooctanoïque. C'est cette molécule qui est aujourd'hui incriminée par 60 millions de consommateurs.
Un cancérogène et perturbateur endocrinien probable interdit depuis 2020
Reconnu par l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis comme cancérigène probable dès 2004, le PFOA peut être relâché quand l'ustensile est chauffé à plus de 360 °C. Une température qui peut être facilement atteinte quand on laisse l'objet chauffer à vide.
L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), avait cependant estimé en 2009 que le risque pour la santé du consommateur était "négligeable". Également néfaste pour l'air, le sol et l'eau, il a fallu attendre 2013 pour que le potentiel perturbateur endocrinien immunotoxique soit inscrit par l'Agence européenne des produits chimiques sur sa liste de substances préoccupantes.
D'abord interdit en France en 2015, le PFOA le sera ensuite dans l'Union européenne en juillet 2020. Face aux polémiques et aux risques sanitaires connus, les principales marques de poêles adhésives avaient déjà choisi de retirer le PFOA de leur composition, bien avant l'interdiction.
La mention "SANS PFOA", devenue argument marketing pour nombre de consommateurs, n'a pourtant pas empêché 60 millions de consommateurs d'observer la migration de cette molécule dans les aliments cuits à l'aide de trois des poêles testées. Cependant, les faibles quantités retrouvées laissent penser que le PFAO a pu se retrouver sur l'ustensile de façon accidentelle.
D'autres composés perfluorés ont été identifiés, comme le PFOSA. Une molécule "en cours d'évaluation en tant que substance persistante et toxique", souligne 60 millions de consommateurs. Le magazine pointe le manque de transparence lié à la composition des objets de cuisson.
L'Institut national de la consommation (INC) a interpellé les pouvoir public pour leur demander de mettre en place "un étiquetage réglementairement obligatoire" afin d'informer les consommateurs "objectivement sur les matériaux utilisés pour la fabrication des ustensiles de cuisson".
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