Consultation psy #11 - Confinement, le plus dur, c'est maintenant

Hélène Romano
Publié le 31 mars 2020 à 7h59
Consultation psy #11 - Confinement, le plus dur, c'est maintenant

DANS LA DURÉE - Plusieurs études montrent que le confinement devient difficile à vivre surtout au bout de deux semaines. Comment passer ce cap ? Hélène Romano, psychothérapeute, nous donne deux conseils.

Depuis plusieurs jours le gouvernement nous préparait à une prolongation du confinement et en fin de semaine le Premier Ministre a confirmé l’allongement "d’au moins 15 jours" du confinement. Comme les médias avaient progressivement préparés les français à cette annonce, elle n’a pas été une surprise car la plupart d’entre-nous y était préparée, voire résignée. 

Le cap des deux semaines

Plusieurs études internationales ont été réalisées en Afrique au moment de l’épidémie du SRAS en 2003 puis d’Ebola en2014 et ont permis de constater que la période de 15 jours est une phase critique pour des personnes qui se sont vus brutalement confrontées à un changement de vie radical et contraintes de rester confinées chez elles. La séparation d’avec les proches, les inquiétudes pour le travail, la promiscuité, les angoisses liées à ce virus qui ne cesse de tuer, peuvent créer un état d’épuisement psychique et physique car on dort mal, on a du mal à respecter des temps de repas et une qualité des repas minimal, on perd patience et surtout ce sont tous nos repères et nos croyances à l’égard de la vie qui se trouvent chamboulés et remis en cause. Ce qui explique les chiffres transmis par Santé Publique France de 28% de Français considérant que passés deux semaines, el confinement ne serait plus supportable.

Imaginer que cela va être encore beaucoup plus long

Pour tenir il est important de se fixer un objectif, même minime par jour (comme cela nous sommes sur de le tenir) et de s’autoriser à "s’évader dans sa tête" (rêver, penser à des projets agréables). Seconde piste, qui peut paraître paradoxale : se dire que le confinement durera peut être entre trois ou quatre semaines car si le gouvernement est obligé de prolonger encore cette période, cela ne nous effondrera pas. C’est une technique cognitive très connue des secrétaire en salle d’attente quand un médecin est en retard que de nous dire qu’il y a une heure de retard. Quand le médecin arrive au bout de trente minutes nous trouvons cela très bien alors que si la secrétaire nous avait dit qu’il n’aurait que 5 minutes de retard le temps d’attente nous aurait paru interminable.

Au final le confinement nous apprend à faire du temps un allié à utiliser pour le court terme (chaque jour, un objectif) et le long terme (se projeter dans le temps, à l’été et à tout ce que l’on aura envie de faire à la fin de cette période).


Hélène Romano

Tout
TF1 Info