Consultation psy #24 - Ne pas pouvoir se projeter pour cet été, quelle angoisse !

Hélène Romano
Publié le 4 mai 2020 à 8h00, mis à jour le 4 mai 2020 à 11h04

Source : Sujet TF1 Info

SOUPAPE - Tandis que le soleil nous nargue depuis le début du confinement, les projets de vacances d'été sont pour le moment mis entre parenthèses. Pourrons-nous poser des congés ? Aurons-nous les moyens de partir et où serons-nous autorisés à aller ? Autant de questions sans réponses qui nous angoissent quand l'été représente pour beaucoup une soupape de décompression. Les conseils de Hélène Romano, psychothérapeute.

La période de confinement est une épreuve source de stress, d’angoisse, d’incertitude et tout cela coûte physiquement, car pour faire face à des situations stressantes notre organisme consomme beaucoup d’énergie, ce qui explique la fatigue ressentie par nombre de Français alors qu’ils restent confinés à leur domicile.

Les vacances sont un temps dans la vie qui rythme le quotidien avec des périodes plus ou moins longues et les vacances d’été ont un poids symbolique tout particulier qui est celui de marquer le passage d’une année scolaire à l’autre quand on a des enfants, et lorsque l’on n’a pas d’enfant le terme de "rentrée" associé au mois de septembre marque aussi le départ vers un nouveau cycle. Les vacances sont donc indispensables pour notre équilibre de vie, car elles permettent de ritualiser des temps différents dans l’année et d’avoir un rythme différent : plus de transport, du repos, des activités que l’on n’a pas le temps d’avoir au quotidien, du temps pour soi comme pour ses proches, de nouvelles rencontres, bien souvent du soleil, autant de ressources indispensables pour faire face aux contraintes et aux difficultés auxquelles la vie ne manque pas de nous exposer.

Le confinement (...) n’est en rien une période psychiquement reposante comme le sont les vacances
Hélène Romano, psychothérapeute

Le confinement que nous vivons est un temps contraint, ce ne sont pas des vacances ; nous y sommes obligés, car c’est la seule façon de lutter contre la saturation des services médicaux. Si nous essayons de le positiver en faisant des tas de choses que nous n’avons pas le temps d’effectuer d’habitude (rangement, travaux, ménage) ou au contraire en restant dans un état léthargique, ce n’est en rien une période psychiquement reposante comme le sont les vacances, car trop d’incertitudes persistent en particulier au niveau professionnel pour de nombreuses personnes.

Se projeter vers les mois d’été habituellement consacré aux grandes vacances peut déjà être impossible pour tous ceux qui ne savent pas ce qu’il en sera de leur devenir professionnel, mais cela l’est aussi pour toutes les autres personnes en raison des avis gouvernementaux qui restent à ce sujet plus que flous. 

Face à l’incertitude il est donc plus qu’adapté d’être angoissé, car nous avons besoin de nous projeter dans des choses de positives pour tenir face à l’adversité. Mais nous sommes dans une situation où beaucoup de choses ne dépendent pas de nous, mais des décisions qui seront prises (la France, mais aussi les pays étrangers pour ceux qui souhaiteraient partir en dehors de l’Hexagone). Pour limiter l’angoisse liée à cette incertitude il peut être utile de prévoir plusieurs possibilités, ce qui nous laisse acteur de notre avenir et non passif. Autrement dit, organiser plusieurs possibilités en essayant de les positiver chacune, quelle qu’elle soit : par exemple prévoir les vacances à l’étranger ou en province telles qu’elles étaient organisées et si ce n’est pas possible, des vacances sur son lieu de vie en prospectant sur ce qu’il serait possible de faire. L’objectif étant de positiver en restant dans une dynamique positive et si le projet initial ne peut se réaliser cet été, se dire qu’il qu’est que reporter à l’année prochaine.


Hélène Romano

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