Coronavirus : 4,4% des Français contaminés, très loin de l'immunité collective

Publié le 13 mai 2020 à 22h13, mis à jour le 14 mai 2020 à 10h11

Source : JT 13h WE

ÉTUDE - Moins de 5% de la population a été infectée, selon une modélisation de l'Institut Pasteur publiée mercredi qui estime à moins 10% les contaminations en Île-de-France et dans le Grand Est, les deux régions les plus touchées en France. Des résultats qui écartent la piste de l'immunité collective pour sortir de la pandémie.

Moins de Français touchés que prévu. Fin avril, l'Institut Pasteur avait estimé que 5,7% de la population (marge d'incertitude entre 3 et 10%), soit 3,7 millions de personnes, auraient été contaminés par le Covid-19 au 11 mai. Or, il a revu ses prédictions à la baisse. Selon les résultats d'une étude publiée dans la revue Science ce mercredi 13 mai, basée sur des projections à partir de données d'hospitalisation, seuls 4,4% des Françaises et Français auraient été infectés, soit 2,8 millions de personnes. 

Des chiffres inférieurs donc à ceux que les chercheurs avaient envisagés dans la pré-publication de leur étude, mise en ligne le 20 avril dernier. "Ce sont surtout les intervalles d'incertitude qui comptent : on était entre 3 et 10%, on est aujourd'hui entre 3 et 7%. Sur un plan purement épidémiologique cette variation ne change rien, on reste dans le même ordre de grandeur", a expliqué à l'AFP Simon Cauchemez, de l'Institut Pasteur, qui a œuvré à cette modélisation épidémiologique.

"L'immunité de groupe seule sera insuffisante"

Dans tous les cas, ce niveau est insuffisant pour atteindre une immunité collective permettant d'éviter une deuxième vague sans mesures de contrôle. "Il faudrait qu'environ 65% de la population soit immunisée pour que l'épidémie soit contrôlée par l'immunité seule", écrivent les auteurs. "Nos résultats suggèrent donc fortement que, sans vaccin, l'immunité de groupe seule sera insuffisante pour éviter une deuxième vague à la fin du confinement", insistent-ils. "Des mesures de contrôle efficaces permettant de limiter le risque de transmission doivent être maintenues au delà du 11 mai pour éviter un rebond de l'épidémie."

"On attend davantage de données sérologiques pour pouvoir mieux calibrer nos modèles et affiner nos évaluations", a précisé Simon Cauchemez. Mais alors que le confinement est levé progressivement, "toutes les données disponibles, toutes les études publiées suggèrent qu'une reprise de l'épidémie est probable en l'absence de mesures de contrôle", a-t-il indiqué.

Les chercheurs se sont penchés également sur la situation des deux régions les plus touchées par le Covid-19. Selon leurs estimations, 9,9% (marge de 6,6 à 15,7%) des habitants d'Île-de-France auraient été contaminés au 11 mai et 9,1% (margede 6 à 14,6%) dans le Grand Est. La faible part de population touchée est due au confinement lui-même, relève la modélisation, selon laquelle le nombre moyen de personnes infectées par un cas est passé de 2,9 au niveau national avant le confinement à 0,67 à la fin. L'étude de l'Institut Pasteur estime d'autre part que 3,6% des personnes infectées ont été hospitalisées et 0,7% sont mortes, avec des écarts très importants selon les âges (de 0,001% pour les moins de 20 ans à 10,1% pour les plus de 80 ans).


La rédaction de TF1info

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