DÉCONFINEMENT - Invité de LCI ce lundi matin, Olivier Véran a affirmé que les mesures de confinement avaient permis de sauver jusqu'à 690.000 vies en France. Sur quels éléments s'appuie une telle affirmation ?
Le chiffre avancé est considérable. "Jusqu’à 690.000 vies en France" ont pu être sauvées "rien qu'avec le confinement", a affirmé ce lundi matin Olivier Véran sur LCI (Voir la vidéo ci dessus à 19'15). Des propos qui font écho à ceux d'Emmanuel Macron qui, dimanche soir dans son allocution, avait affirmé que "des dizaines de milliers de vies avaient été sauvées par nos choix, par nos actions". D'où viennent ces chiffre avancés par l'exécutif ?
L'Imperial College of London a publié lundi 8 juin dernier un rapport qui conclut que le confinement aurait permis de baisser drastiquement le taux de reproduction du virus et d'éviter un total d'environ 3,1 millions de décès répartis dans onze pays européens (Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, France, Italie, Norvège, Royaume-Uni, Suède et Suisse). Les auteurs affirment que "le confinement a eu un effet substantiel" sur le contrôle de l'épidémie même si l'impact de chaque mesure, prise individuellement, reste difficile à quantifier. Selon le document, la France est le pays qui aurait le plus profité du confinement. Il cite ensuite ce chiffre : jusqu'à 690 000 décès supplémentaires auraient pu survenir. A titre de comparaison, Italie, Allemagne et Royaume-Uni auraient pu dénombrer respectivement 630.000, 560.000 et 470.000 victimes de plus.
Une autre étude sur les effets du confinement a été mise en avant par l'Institut Pasteur dans ses résultats publiés le 13 mai 2020. Elle conclut elle aussi à un nombre important de cas évités : ainsi, la part de la population française infectée par le coronavirus au 11 mai (4,4%) est plus faible que les prédictions initiales (5,7%) effectuées avant le confinement. En revanche, le chiffre de 690.000 n'est pas cité. L'université de Berkeley a aussi réalisé une étude qui va dans ce sens : 62 millions de cas confirmés (et non de décès) par le coronavirus auraient été évités dans six pays (Chine, Corée du Sud, Etats-Unis, France, Iran et Italie) grâce aux mesures mises en place dont environ 1.4 million de cas en France.
De nombreux débats
Néanmoins, l'étude de l'Imperial College ne fait pas forcément l'unanimité. Pour Sarah Burgard, sociologue à l'Université du Michigan, ces chiffres sont trop simplistes ou du moins incertains étant donné que "c'est un calcul très difficile à faire". Directeur de l'Institut de recherche biomédicale et d'épidémiologie du sport (Irmes), Jean-François Toussaint va plus loin. Il estime que "ces modèles mathématiques dépendent d'un trop grand nombre de facteurs pour être fiables." En l’occurrence avec le Covid-19, la maladie reste relativement nouvelle et donc mal connue. Cela explique que "les conditions de base nous échappent" , ce qui peut aboutir à "des déviations extrêmement fortes" entre les prédictions des modèles et la réalité. Il ajoute ironiquement que "l'Imperial Plantage of London tente a posteriori de justifier ses errances". Il fait ici référence à l'alarmisme de l'étude menée par l'institut en début de crise qui considérait qu'en l'absence de mesures pour le freiner, le virus était susceptible de causer 510 000 morts au Royaume-Uni et plus de 2,2 millions aux Etats-Unis. Ce document a constitué l'un des points d'appui pour justifier le confinement en France et ailleurs. Au contraire, Nicolas Hoertel (psychiatre et modélisateur à l'hôpital Corentin-Celton ) se montre plus prudent et affirme que même s'"il y a certes des limites importantes" aux modélisations, elles demeurent pour l'instant "les seuls outils scientifiques dont on dispose pour éclairer une décision sur l'aspect sanitaire".
Une autre étude plus prudente
Les chiffres doivent être pris avec des pincettes à cause de la difficulté d'établir avec certitude l'impact du confinement indépendamment de toutes les autres mesures prises par le gouvernement. C'est d'autant plus vrai que plusieurs autres études ont aussi été publiées et apportent un éclairage qui s'appuie sur des chiffres différents. Ainsi, celle menée par des épidémiologistes de l’Ecole des hautes Etudes en Santé publique (EHESP) parue le 22 avril se montre plus prudente. Elle affirme que ce sont plutôt 60.000 morts qui ont pu être évités. Elle retient malgré tout que sans le confinement, les services de réanimation auraient subi un engorgement massif du fait des quelques 670.000 patients qui auraient nécessité une hospitalisation (dont 140.000 graves).
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