Coronavirus : à Paris, le premier "coronadrive" est déjà plein jusqu'à la semaine prochaine

Publié le 27 mars 2020 à 19h04
Un "drive-in" permettant aux professionnels de santé de se faire dépister a été installé dans la cour de la mairie du XVIIe arrondissement.
Un "drive-in" permettant aux professionnels de santé de se faire dépister a été installé dans la cour de la mairie du XVIIe arrondissement. - Source : Geoffroy Boulard \ TWITTER

DÉPISTAGE - Un peu partout en France, des systèmes de "drive-in" permettant aux professionnels de santé de se faire dépister ont été mis en place ces derniers jours. A Paris, le premier "coronadrive" a ouvert ce vendredi matin dans le XVIe arrondissement.

Se faire dépister comme on irait commander un hamburger dans un fast-food. A l’américaine, même si la comparaison s’arrête là. Alors que l’épidémie de coronavirus (Covid-19) continue de se propager en France, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a demandé de multiplier les tests. Dans la foulée, un peu partout en France, des municipalités en partenariat avec des laboratoires d’analyses privés ont mis en place un service de "drive-in". 

Rapide et sans contact, ce système permet aux professionnels de santé, en première ligne dans la lutte contre l’épidémie, de venir se faire tester, en cas de suspicion. Le prélèvement se fait en trois minutes, directement depuis le véhicule. La méthode est la même que pour un test classique au Covid-19 :  un coton tige est introduit dans le nez du malade, de manière à recueillir un prélèvement pour qu’il soit analysé en laboratoire. Les résultats sont ensuite envoyés par e-mail sous 24 heures. 

A Paris, dans le XVIIe arrondissement, le tout-premier "coronadrive" a ouvert ses portes ce vendredi matin à l’initiative du maire, Geoffroy Boulard (LR), et d’un groupe de médecins libéraux du quartier. "Ils sont venus me voir au deuxième jour du confinement pour me demander d’étudier la faisabilité de mettre en place un centre de dépistage, comme le recommandait dès le 17 mars le directeur de l’Organisation mondiale de la Santé", explique le maire du XVIIe arrondissement. "Nous avons ensuite réfléchi ensemble à un dispositif, en regardant les initiatives qui avaient été menées à l’étranger et aussi à Nice, l’une des premières villes en France à mettre en place ce type de dispositif", complète-t-il.

L’initiative, à laquelle ont répondu trois laboratoires d’analyse, a été menée avec le soutien de l’Autorité régionale de santé (ARS), de la Caisse primaire d’assurance-maladie ainsi que l’Ordre des médecins. "Ces tests sont réservés exclusivement aux professionnels de santé, qui habitent Paris", souligne le maire du XVIIe arrondissement. Une démarche qui se veut solidaire, alors que le personnel soignant est mobilisé pour combattre la pandémie. "L’enjeu, c’est d’abord de sécuriser les médecins et le personnel hospitalier, qui sont en contact permanent avec des malades. Beaucoup d’entre eux sont très inquiets. Si le test se révèle positif, ils peuvent ainsi se retirer, pour éviter de mettre en danger les patients ou leur propre personne", explique Geoffroy Boulard.

En un peu plus d’une heure, tous les créneaux disponibles pour la semaine prochaine ont été réservés.
Geoffroy Boulard, maire (LR) du XVIIe arrondissement de Paris

Le centre de dépistage a été installé dans la cour qui se trouve derrière la mairie. "Tous les services ayant été réduits ou délocalisés, la mairie est quasiment à l’arrêt, autant en profiter",  explique-t-il. Pour se faire dépister, les professionnels de santé doivent prendre rendez-vous en ligne, via la plateforme Doctolib, et être muni d’une ordonnance médicale. Pour le moment, le centre est ouvert du lundi au vendredi, de 9 heures à 17 heures. "En un peu plus d’une heure, tous les créneaux disponibles pour la semaine prochaine ont été réservés. Nous réfléchissons à une ouverture le samedi également pour faire face à la demande", précise-t-il. A l’issue de la première journée, une cinquantaine de personnes ont pu être testées.  


Matthieu DELACHARLERY

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