Coronavirus : la pandémie qui bouleverse la planète

Covid-19 : cette nouvelle donnée qui pourrait expliquer que les enfants sont si peu infectés

Publié le 3 juin 2020 à 15h17
JT Perso

Source : TF1 Info

PISTE - Alors que le concept d'"immunité croisée" a repris de la vigueur, le Pr Raoult accrédite un peu plus cette thèse en s'appuyant sur une étude comparative d'âge entre le nouveau coronavirus et les autres en circulation. Elle serait la clé d'un mystère de l'épidémie : la faible contamination des plus jeunes.

Ils sont l'un des mystères de l'épidémie. Les enfants, que l'on a d'abord crus invulnérables, puis, finalement porteurs du virus avec des symptômes légers voire asymptomatiques mais ultra-contagieux, se révèlent en tout état de cause, globalement épargnés par le nouveau coronavirus. En attestent, les données de surveillance qui montrent que ces derniers représentent moins de 1% des patients hospitalisés et des décès. 

Pour l'expliquer, le professeur Didier Raoult donne un nouvel écho à une hypothèse, déjà avancée dans le passé, selon laquelle on pourrait être immunisé contre le Covid-19 après avoir été exposé à d'autres virus bénins de la même famille.

"Au moins une fois par an une infection à un coronavirus"

Dans nouveau bulletin d'information posté ce mardi la mi-journée sur sa chaîne YouTube, le microbiologiste assure, en s'appuyant sur les résultats d’une étude comparative d'âge entre le nouveau coronavirus et les autres en circulation, "qu'il est vraisemblable que tous les enfants qui vivent en collectivité font au moins une fois par an une infection à un coronavirus". Et d'insister : "Tous les ans, tous les ans, tous les ans... ça représente un nombre incroyable." 

Pour rappel, le Covid-19 fait partie d'une grande famille de maladies infectieuses appelées coronavirus à laquelle l'infectiologue rappelle s'être intéressé à l'IHU Méditerranée Infection "bien avant le début de l'épidémie".

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En revanche, cette même catégorie de la population, sujets à "une répartition inverse", explique-t-il, a globalement été épargnée par le nouveau coronavirus, ce qui appuie la thèse, non reconnue par les autorités pour l'heure, d’une immunité croisée. Ce concept,  qui a repris de la vigueur avec la parution mi-mai d'une étude américaine dans la revue spécialisée Cell, désigne le fait d’acquérir une immunité contre un virus, après avoir été contaminé par un autre. 

"Une immunité avant cette épidémie"

"Jusqu'à présent, on considérait que le Covid-19 n'avait pas de liens avec ces autres coronavirus qui circulent toute l'année", détaille le professeur qui s'est donc penché sur leur historique. "Mais ce n'est pas vrai", fait-il valoir.

"Si vous regardez les gens qui ont eu une infection, un nombre significatif d'entre eux ont déjà des anticorps. Donc ils ne peuvent pas être infectés par le coronavirus parce qu'ils ont une immunité avant cette épidémie", conclut-il. En développant chaque année des formes plus "classiques" de coronavirus, les plus jeunes se seraient donc immunisés et seraient donc moins prédisposés à développer le Covid-19. Plus largement, "entre 40 et 70 % de la population était déjà immunisée" avant le début de la crise sanitaire, estime-t-il à la lumière de ces données.

Trois décès infantiles en France

Au 29 mai, selon les chiffres de Santé Publique France, trois enfants sont décédés en France du coronavirus dont deux présentaient des comorbidités. Des enfants atteints du Covid-19 ont développé des syndromes inflammatoires évoquant une maladie de Kawasaki, en Italie, au Royaume-Uni et en France. Toujours selon l'agence de santé publique, au 26 mai, étaient recensés 172 signalements de syndromes inflammatoires multi-systémiques pédiatriques (PIMS) confirmés ou suspectés d'être en lien avec le Covid-19 et survenus depuis le 1er mars 2020 dont 52% ont concerné des filles. Un seul décès a été rapporté, à Marseille, concernant un enfant âgé de 9 ans. 

L'existence d'un syndrome inflammatoire pluri-systémique reste donc "rare" rassure l'agence de santé. En Chine, une étude publiée dans le Jama le 24 février 2020 a montré que les enfants de moins 10 ans représentent 1% des cas, ceux de 10 à 19 ans 1% des 72.314 cas chinois. 


Audrey LE GUELLEC

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