L'EXCEPTION BASQUE - Depuis quelques semaines, les Pyrénées-Atlantiques enregistrent une baisse des contaminations au Covid-19, avec un taux d'incidence de 46,5 cas pour 100.000 habitants. Mais comment expliquer cette situation exceptionnelle ?
Alors que les contaminations augmentent sur l’ensemble du territoire français, avec des régions particulièrement surveillées, comme l’Île-de-France, qui pourrait connaître un reconfinement dans les jours qui viennent, un département fait exception en France métropolitaine : les Pyrénées-Atlantiques. Depuis quelques semaines, le taux d’incidence est en baisse, atteignant 46,5 cas pour 100.000 habitants, devenant le seul à être passé sous le seuil d’alerte.
Au sein du laboratoire Axbio Ocean, basé à Anglet, cette baisse va à l’encontre de ce que les scientifiques avaient prévu après les fêtes, à savoir un regain de l’épidémie. "En voyant les chiffres, on se dit que, réellement, on est moins touchés par le virus." Au centre hospitalier de la côte Basque à Bayonne, la situation est satisfaisante, avec un seul secteur Covid ouvert, comme l’explique la Dr Stéphanie Bordes Couecou, médecin hygiéniste au centre hospitalier de la côte basque : "En novembre, on avait encore les trois secteurs Covid ouverts, c’était bien différent."
Le climat comme principal allié ?
À l’automne dernier, il y avait dix fois plus de patients Covid-19 qu’aujourd’hui dans la région et les contaminations y étaient même plus importantes que la moyenne nationale. Selon la Dr Bordes Couecou, cela pourrait être l’une des explications : "Il y a une partie de la population qui s’est immunisée, mais cela n’explique pas tout." Selon les scientifiques, le climat de la région ou encore le vent très fort, qui pourrait aider à la dispersion du virus, pourraient également expliquer cette baisse.
Pourtant, comme l’indique Maritxu Blanzaco, directrice de l’Agence régionale de santé (ARS) des Pyrénées-Atlantiques, tout était réuni pour qu’une flambée des cas survienne dans le département : "On a eu beaucoup de touristes en février, on a une frontière avec l’Espagne, on a des grosses agglomérations. Tout était là pour que ça monte, donc on s’explique difficilement cette baisse. (…) Ce virus nous apprend que la vérité d’un jour n’est surtout pas celle de demain."
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Devant cette mystérieuse baisse du nombre de cas, l’ARS continue d’appeler à la plus grande prudence, même si certains élus demandent un assouplissement des restrictions sanitaires. À l’instar de David Habib, député socialiste des Pyrénées-Atlantiques, qui propose un report du couvre-feu de 18h à 20h. "Que l’on examine au cas par cas ce qu’il se passe sur les territoires", a-t-il demandé en duplex ce vendredi soir sur TF1.
"Dans notre département, depuis maintenant quinze jours, on est en dessous du seuil critique des 50 cas. Donc, je milite pour que nous puissions faire une sorte d’expérimentation et voir comment les choses peuvent évoluer de telle sorte que demain, dans l’ensemble du pays, lorsque la situation sera stabilisée, on puisse s’inspirer des exemples béarnais et basques", a-t-il ajouté.