VIRUS – Alors que l’épidémie de coronavirus se répand désormais dans une trentaine de pays, les enfants semblent davantage épargnés par la contamination. Comment l’expliquer ? Éric Leroy, membre de l’Académie nationale de médecine, émet des hypothèses.
Près de 3.000 morts, plus de 80.000 personnes touchées, et pourtant, peu d’enfants parmi les contaminés. "Sur le plan épidémiologique et d’après les données que nous avons, les enfants sembleraient effectivement moins affectés" par le coronavirus, confirme à LCI Éric Leroy, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement et membre de l’Académie nationale de médecine. "L’infection serait peut-être aussi moins mortelle chez eux : leur taux de mortalité serait inférieur voire nul" par rapport à celui des adultes, les personnes touchées étant "essentiellement des personnes âgées, un peu faibles."
Mais selon le chercheur, déclarer que les enfants ne sont pas concernés par l’épidémie de coronavirus n’est pas vérifié (plusieurs élèves de retour de vacances dans le nord de l'Italie sont d'ailleurs testés ces derniers jours). "Est-ce une réalité ou simplement un concours de circonstances ?", se demande Eric Leroy, alors que cette question "avait déjà été évoquée lors de l’épidémie de Sras, l’autre coronavirus, il y a une vingtaine d’années." Il émet plusieurs hypothèses pour l’expliquer.

Une immunité grâce aux nombreux virus qui circulent à l’école ?
"Il y a un certain nombre de caractéristiques du mode de vie des enfants qui peuvent expliquer le fait qu’ils seraient moins touchés ou que les infections seraient moins mortelles", explique le membre de l’Académie nationale de médecine. "Par exemple, de manière générale, les enfants sont moins exposés : ils circulent moins dans les lieux publics peu hygiéniques comme les métros", analyse Éric Leroy. "Ils sont également plus protégés, les parents ayant tendance à les surprotéger assez rapidement."
Pourtant, les enfants, souvent ensemble à l’école, pourraient rapidement propager l’épidémie dans les salles de classe dès lors que l’un d’eux est touché. Mais cette proximité pourrait finalement les avoir déjà rendus moins vulnérables. "Dans les écoles, les enfants sont exposés à de très nombreuses maladies et aux virus", rappelle le directeur de recherche. "Pourquoi ne pas envisager qu'ils aient contracté de multiples autres coronavirus, non pathogènes (qui ne rendent pas malade), mais qui seraient suffisants pour leur faire acquérir une certaine immunité vis-à-vis de ce coronavirus ? Cela peut être une autre hypothèse", affirme-t-il.
"Les enfants ont une meilleure immunité que les adultes"
Enfin, la protection des enfants pourrait venir... des enfants eux-mêmes. "Même s'ils sont souvent malades, nous savons très bien qu’ils ont une meilleure immunité", rappelle Éric Leroy. "Celle-ci est particulière car essentiellement supportée par une glande qui se situe au niveau de la gorge et qu’ils gardent jusqu’à l’adolescence", et que n’ont donc pas les adultes. "La composition immunitaire des enfants est un peu différente et inversée par rapport à celle de l’adulte, alors peut-être que la protection vis-à-vis de ce coronavirus est plus supportée par ce style de protection immunitaire", réfléchit le spécialiste.
Pour autant, impossible pour l’heure de confirmer ces suppositions. "Nous ne pouvons émettre que des hypothèses" sur le faible nombre d’enfants touchés par le coronavirus. "Est-ce une vue de l’esprit ou une réalité ? Cela reste en suspens", conclut le chercheur.
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