Quels sont les scénarios de reconfinement envisagés en France?

Publié le 21 juillet 2020 à 7h36, mis à jour le 22 juillet 2020 à 19h33

Source : TF1 Info

SCÉNARIOS - Dans l'éventualité d'une reprise de l'épidémie, le gouvernement assure travailler sur quatre pistes de reconfinement possibles, sur la base des recommandations du conseil scientifique. Si tout est fait pour éviter de mettre à l'arrêt le pays, en quoi consisterait-il exactement ?

A quoi ressemblerait un scénario de reconfinement en cas de dégradation de la situation sanitaire en France ? "On a un plan gradué", a lâché Olivier Véran lundi 20 juillet. Évoquant l'éventualité dans laquelle des autorités se rendraient compte que "le virus circule trop", le ministre de la Santé a parlé sur franceinfo de "mettre le couvercle" afin de le contenir. Mais quelle forme pourrait prendre ce fameux "couvercle" ? LCI fait le point. 

Car si nous sommes "très loin de la vague épidémique", pour reprendre les mots du ministre, les autorités sanitaires constatent "une dynamique de circulation du virus qui inquiète". Il faut donc évidemment penser à l'éventualité d’un rebond. Si le schéma est encore flou, l’idée est simple : on ne remettra pas en pause tout le pays. C’est donc la cellule interministérielle de crise et la Direction Générale de la Santé (DGS) à qui incombe la tâche de proposer des solutions alternatives. 

Des organisations "spécifiques, différenciées et ciblées"

Interrogée par LCI, la DGS assure "anticiper" la question. S'il y a trois objectifs principaux, à savoir assurer la protection des personnes les plus à risque, préparer le système de santé et avoir les outils pour suivre de la situation sanitaire, tout cela doit se faire en disposant par avance de "mesures spécifiques à chaque situation qui pourrait se présenter". C'est pourquoi le gouvernement envisage d'ores et déjà "quatre scénarios d'évolution". Un plan qui suit en fait celui proposé par le conseil scientifique.

Dans son avis du 2 juin, rendu publique, l’institution chargée d'éclairer l'exécutif dans la lutte contre le coronavirus propose en effet quatre cas de figure. Si la maladie est "sous contrôle avec des cluster maîtrisés", c'est le cas aujourd'hui dans l’Hexagone, il ne faut qu’un "maintien des mesures de lutte", comme le strict respect des gestes barrières et le port du masque, rendu obligatoire à partir de ce lundi dans les lieux publics clos. Le second schéma est celui d'une apparition de clusters dits "critiques". Sont alors proposées des "mesures précoces, strictes et localisées". Si cette phase est dépassée et que les autorités font face à une "reprise progressive et à bas bruit de l’épidémie" dans laquelle les chaines de contamination "ne sont plus contrôlées", il faudra alors envisager des "mesures à l’échelle régionale ou nationale". Enfin, dans le pire des cas, face à une "perte de contrôle de l’épidémie", le Conseil scientifique propose de choisir entre "un confinement national généralisé" et d'autres "objectifs collectifs, économiques et sociaux". Un dernier scénario catastrophe qui serait donc celui du reconfinement total ? Le ministère de la Santé ne veut pas en entendre parler étant donné tout ce que cette situation a engendré comme problèmes. "Pas certain que demain, politiquement, on reprenne cette formulation de reconfinement général", nous confie ainsi l'entourage d'Olivier Véran, préférant largement envisager des "reconfinements territoriaux" à différents degrés. 

L'exemple de Mayenne

Mais attention, rien n'est fixé nous prévient l’entourage du ministre, précisant que "même les intitulés" de chaque possibilité sont encore "en cours d’arbitrage". "Pour chaque scénario, on étudie tous les changements d’écosystème : comment gérer la crise à l’école, comment gérer les déplacements, les transports publics, les autorisations de rassemblement et jusqu’à combien." "C’est très concret", conclut l’entourage du ministre. D'autant plus concret que le gouvernement cite un exemple actuel, celui de Mayenne. Présenté comme un cas d'école, la DGS explique aussi que ces mesures "sont une déclinaison opérationnelle de ces organisations". Selon les objectifs donnés par le gouvernement, et grâce au pouvoir donné au préfet et à l’ARS afin de prendre tout de suite des mesures spécifiques, les dispositifs mis en place visent à "analyser les chaines de contamination par l'intermédiaire du contact tracing" pour comprendre les phénomènes de diffusion virale, limiter sa diffusion, protéger les personnes les plus à risques et protéger les personnes précaires. 

"C’est ce qu’on veut permettre pour l’ensemble du territoire", se félicite le ministère de la Santé, complété par la DGS qui salue une "organisation très opérationnelle et détaillée". Si ce plan qui semble bien ficelé doit encore être finalisé au courant de semaine, avec une communication plus précise à venir, une chose est sure. Son ambition, in fine, est clairement d'anticiper au mieux la diffusion du Covid-19 et de limiter le nombre de cas, et donc d'hospitalisations, afin d'empêcher à tout prix un reconfinement global.


Felicia SIDERIS

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