EUROPE - Des responsables politiques locaux ont reconnu ce lundi que la campagne de vaccination contre le coronavirus virait au désastre en Lombardie en raison d'un système de réservation défectueux. Un déboire de plus pour la région italienne la plus touchée par la pandémie de coronavirus.
Touchée de plein fouet par le Covid-19 depuis le début de la pandémie, la Lombardie se retrouve encore en difficulté. Selon plusieurs élus locaux, la campagne de vaccination vire progressivement au "désastre" sur ce territoire en raison d'un système de réservation défectueux. C'est "un désastre, depuis le début", a ainsi confié la maire de Crema, Stefania Bonaldi. À Crémone, chef-lieu provincial auquel est rattachée la commune, le centre de vaccination est resté presque vide pendant le week-end, les personnes censées se faire vacciner n'ayant pas reçu le message leur indiquant de se présenter. Les personnes concernées ont dû être appelées une par une par des fonctionnaires locaux via le registre d'état civil.
Des décisions "rapides et drastiques"
Face à ces nouvelles difficultés, la région tente de reprendre la main. La ministre régionale de la santé de Lombardie, Letizia Moratti, a notamment haussé le ton dimanche, promettant de prendre des "décisions rapides et drastiques" pour remédier à cette situation "inacceptable". Ce lundi, le président de la Lombardie, Attilio Fontana, a enfoncé le clou : il a demandé au conseil d'administration d'Aria, la société détenue entièrement par la région et chargée des réservations des vaccinations, de démissionner. "Dans le cas contraire, je déciderai l'annulation (des nominations) en confiant au directeur général la gestion de la société", a-t-il prévenu.
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Épicentre européen de l'épidémie il y a 13 mois, la Lombardie reste encore aujourd'hui la région italienne comptant le plus grand nombre de cas. Toutefois, dans le reste du pays, le constat n'est pas forcément plus reluisant. L'Italie, où près de 105.000 personnes sont mortes du Covid-19, a administré 7,8 millions de doses et vacciné complètement un peu moins de 2,5 millions de personnes, sur une population de 60 millions d'habitants. Avec un système de santé très régionalisé, le pays peine à établir une réelle stratégie malgré une recommandation nationale de se concentrer sur les plus de 80 ans. Le pourcentage d'entre eux ayant reçu les deux doses de vaccin varie ainsi de 36,5% dans le Haut-Adige à 2,6% en Sardaigne, selon l'organisme indépendant de réflexion sur la santé GIMBE.