Coronavirus : le confinement a sauvé plus de 61.000 vies en France

Publié le 23 avril 2020 à 9h54, mis à jour le 23 avril 2020 à 14h55
Coronavirus : le confinement a sauvé plus de 61.000 vies en France

Source : SEBASTIEN BOZON / AFP

SANS APPEL - Selon une étude de l'EHESP, sans les mesures de distanciation sociale imposées par le gouvernement, la pandémie de coronavirus aurait fait plus de 61.000 morts supplémentaires dans les hôpitaux en France. Le système hospitalier aurait alors été débordé.

Le confinement a sauvé des vies. La mesure, décrétée par le président Emmanuel Macron le 17 mars dernier, a permis d'éviter plus de 60.000 morts dans les hôpitaux, selon une étude publiée mercredi 22 avril par l'École des hautes études en santé publique (EHESP). En l'absence de mesures de distanciation sociale, 22,9% des Français auraient été contaminés par le Covid-19. Environ 670.000 patients auraient dû être hospitalisés, dont 155.000 dans un état grave nécessitant plus de 100.000 lits de réanimation. Avec le confinement, au pic, le 8 avril dernier, 7148 patients étaient hospitalisés en réanimation.

"Ces résultats enterrent définitivement l'idée qu'on aurait pu laisser le virus se propager, en se disant : une fois qu'on l'aura tous eu, on sera débarrassé", indique ce jeudi 23 avril au Monde Pascal Crépey, un des chercheurs à l'origine de cette étude sur l'impact du virus sans confinement. "Dans notre modèle, le nombre de décès quotidien double tous les 4 à 5 jours à partir du 19 mars, et atteint 10.000 le 19 avril", précise l'épidémiologiste. "Ce qui s'est passé dans le Grand Est ou en Île-de-France, où il a fallu transférer d'urgence des patients dans d'autres régions, nous donne un aperçu de ce qui aurait pu se passer."

10.000 morts par jour au 19 avril

Selon les travaux modélisés par l'EHESP, 73.909 personnes seraient mortes à l'hôpital entre le 19 mars et le 19 avril contre 12.170 au moment du relevé, soit une diminution de 83,5%. Sur les 61.739 vies sauvées, 15.665 l'ont été en Île-de-France, 9.717 en Auvergne-Rhône-Alpes, 7.797 dans le Grand Est, 7.705 en Nouvelle-Aquitaine ou 6.982 dans les Pays de la Loire. "Ces chiffres sont un minimum. Ils ne tiennent pas compte de tous les patients qui seraient morts faute de soins si les hôpitaux avaient été débordés", affirme par ailleurs Pascal Crépey. D'autant plus que les décès dans les Ehpad et à domicile n'ont pas été inclus au modèle, en raison du manque de remontées sur la mortalité dans ces circonstances.

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Le système hospitalier aurait été submergé

Dans cette étude, les chercheurs de l'École des hautes études en santé publique mettent aussi en lumière qu'il aurait été impossible pour les services hospitaliers de traiter l'ensemble des malades sans les mesures de distanciation sociale. Dans l'Hexagone, les hospitalisations auraient bondi de 87,8% (+66947), les admissions en réanimation de 90,8% (+140.320) et les besoins en lits de 93,1% (+97.780). 

Les hôpitaux moins engorgés au fil des semainesSource : JT 13h Semaine

En Île-de-France, 193.620 patients auraient eu besoin d'être hospitalisés (contre 31.040 avec le confinement), 45.420 cas graves auraient été comptabilisés (contre 5420) et 30.280 lits auraient été nécessaires (contre 2670). Dans le Grand Est, l'autre région  la plus touchée par la pandémie de coronavirus, 62.980 personnes seraient rentrées à l'hôpital (contre 13.230), 14.420 admissions en réanimation auraient été requises (contre 2030) et, enfin, 7900 lits auraient été occupés (contre 970). 


Yohan ROBLIN

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