HORS DE CONTRÔLE ? - Depuis le début de l'année, Mayotte a vu son taux de contamination être multiplié par 17. L'île, voisine de La Réunion, est submergée par l'expansion du variant sud-africain du coronavirus.
Mayotte prend de plein fouet la deuxième vague. Malgré la fermeture des frontières et les mesures de couvre-feu et de confinement d'abord localisé, puis généralisé mis en place depuis le 5 février pour une durée d'au moins trois semaines, l'épidémie de Covid-19 continue de flamber dans le département français d'Outre-mer. En cause notamment, l'apparition des variants britannique et sud-africain. Ce dernier, plus contagieux, est présent chez 90% des malades de l'île.
"Six patients en réa dans une même salle, je pense que ça montre bien la gravité de la situation", témoigne auprès du Monde le Dr. Renaud Blondé, chef du service de réanimation au centre hospitalier de Mayotte, submergé par l'afflux de patients atteint du coronavirus. "Ce qui nous a surpris, c'est la violence de la vague. Il y a un mois, je n'avais aucun patient atteint du Covid dans mon service, un mois plus tard, on est sans cesse au bord de la rupture et l'on ne sait pas combien de temps ça va durer."
Un taux d'incidence 17 fois supérieur au seuil d'alerte
Sur le plan sanitaire, la situation s'est nettement dégradée depuis le 1er janvier dernier. De 50,8 cas pour 100.000 habitants du 26 décembre au 1er janvier, le taux d'incidence a grimpé à 266,9 du 18 au 24 janvier. Entre la semaine du 27 janvier et du 2 février, il a quasiment triplé à 597,2 pour 100.000 habitants.
Selon le dernier bulletin épidémiologique mis en ligne par l'ARS de Mayotte, 2400 nouveaux cas ont été recensés entre le 13 et le 19 février, avec un taux de contamination qui a atteint 858,8 cas pour 100.000 habitants. Soit 17 fois le seuil d'alerte fixé, par les autorités sanitaires, à 50 pour 100.000 habitants. Dans le département de l'océan Indien, 30% des tests reviennent positifs (contre moins de 7% en métropole).

"Cette reprise épidémique survient dans le contexte de la présence de variants plus transmissibles, comme celui identifié en Afrique du Sud et dénommé 501Y.V2. Sa transmissibilité serait environ 50% plus élevée entrainant une diffusion plus rapide dans la population, y compris chez les personnes fragiles", précise l'ARS de Mayotte dans son point épidémiologique du 18 février.
"Les indicateurs hospitaliers témoignent de la sévérité de cette nouvelle vague épidémique. (...) Le nombre de patients admis en réanimation est en augmentation constante et rapide depuis quatre semaines", poursuit l'Agence de santé régionale. "Les cas graves de cette nouvelle vague représentent 42,5% de l'ensemble des cas graves admis sur toute la durée de l'épidémie. Parmi les formes pulmonaires graves de la maladie, les patients obèses sont de plus en plus nombreux. Ils semblent plus jeunes avec un âge médian significativement plus faible (56 ans versus 62 ans pour les patients admis avant la nouvelle vague)."
Des renforts humains envoyés sur place
Débordés par le flot ininterrompu de malades du Covid-19, les services hospitaliers de Mayotte pouvaient compter jusqu'alors sur l'aide de La Réunion. Sauf que, sur l'île voisine, le nombre de contaminations au virus ne cesse de croître de jour en jour. Avec 700 nouveaux cas détectés en une semaine, principalement des souches du variant sud-africain, l'autre département d'outre-mer voit sa situation sanitaire s'aggraver, avec un réel risque de saturation des services de réanimation.
Pour soulager La Réunion, et soutenir le personnel soignant de Mayotte, des renforts humains vont être envoyés ce mardi 23 février. L'ESCRIM (Élément de Sécurité Civile Rapide d'intervention médicalisée) va revenir renforcer les capacités d'accueil de l'hôpital de Pamandzi, l'un des foyers particulièrement actifs du département d'outre-Mer. Ce détachement, composé de 35 sapeurs-sauveteurs (unités d'instruction et d'intervention de la Sécurité civile) et sapeurs-pompiers (SDIS du Gard, du Calvados et du Haut-Rhin), intègre des médecins urgentistes, infirmiers, infirmiers anesthésistes, auxiliaires sanitaires, pharmaciens et logisticiens. Ils vont emporter avec eux 15 tonnes de matériel médical pour lutter contre le virus.
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