La France face à une 3e vague d'ampleur

"Le deuxième semestre 2021 me paraît plus logique" pour un vaccin contre le Covid-19, affirme le Pr Arnaud Fontanet

Y.R
Publié le 12 octobre 2020 à 9h48
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Source : TF1 Info

CORONAVIRUS - Invité d'Elizabeth Martichoux sur LCI ce lundi 12 octobre, l'épidémiologiste Arnaud Fontanet a jugé "plus logique" l'hypothèse d'un vaccin disponible au deuxième semestre 2021. En attendant, "les mois qui viennent peuvent bien se passer, si on arrive à serrer les boulons", a prévenu le membre du Conseil scientifique.

C'est une course contre la montre qui s'est engagée. Après près de 18.000 infections journalières recensées mercredi et jeudi, puis 20.000 vendredi, et même 26.896 tests positifs samedi, un record inégalé, plus de 16.000 nouveaux cas de Covid-19 ont été comptabilisés en France en 24 heures dimanche. Si la deuxième vague dans les services de réanimation est moins haute que la première, la marée monte dangereusement. "Ce qui va vraiment changer la donne, c'est le vaccin", a jugé le Pr Arnaud Fontanet.

Mais il faudra attendre encore un peu. "Le vaccin, produit en quantité et distribué à ceux qui en ont besoin, c'est le deuxième semestre 2021. Il faut s'habituer pour cette année à continuer avec les mêmes mesures (au moins) jusqu'à l'été", a estimé l'épidémiologiste, par ailleurs membre du Conseil scientifique, invité de la matinale de LCI ce lundi 12 octobre. "Pour l'instant, on n'est pas capable de dire le vaccin qui va marcher. Il y en a neuf qui sont dans la phase 3. (...) Les résultats de ces études, ce sera début 2021. Après, il faut que les vaccins soient sûrs. La priorité, c'est qu'ils n'aient pas d'effets indésirables importants (...) et il va falloir ensuite les produire. C'est pour ça, que de façon plus réaliste, que le deuxième semestre me paraît le plus logique."

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"Avoir un vaccin, un an après la découverte d'un agent infectieux, ce serait une première mondiale. Il y a un effort sans précédent qui est mené. Une fois encore, restons dans des délais qui sont compatibles", a martelé le chercheur de l'Institut Pasteur, qui a rappelé, dans ce laps de temps, l'importance de respecter les mesures imposées pour freiner le virus. "Je ne vois pas ce qui ferait que les quatre à cinq mois qui viennent (...) ne soient pas des mois où l'on ne devra pas pratiquer les mesures telles qu'elles sont aujourd'hui préconisées. En dehors d'un traitement miracle (...) ou d'un vaccin, il n'y a rien qui va changer profondément la donne", a jugé le Pr Arnaud Fontanet. "Les mois qui viennent peuvent bien se passer si on arrive à serrer les boulons."

Dans cette logique, l'épidémiologiste a appelé au bon sens collectif pour limiter au maximum les contagions. "Il est fondamental que les gens s'auto-isolent dès qu'ils ont des symptômes", a-t-il indiqué sur LCI. De même, alors que la campagne de vaccination contre la grippe débute mardi 13 octobre, il a appelé "les personnes vulnérables et les personnels soignants" à se faire vacciner. "Il est possible que les mesures que l'on prenne pour se protéger contre le nouveau coronavirus soient efficaces contre la grippe. (...) Néanmoins, se vacciner contre la grippe, c'est un geste très simple. Dans une situation, comme celle-ci, on ne peut pas se permettre de faire des paris", a-t-il poursuivi. "Continuons ce qui est prévu, vaccinez-vous contre la grippe."


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