LA SUITE - Un mois après que le coronavirus a fait son premier mort, les experts estiment être à un moment-clé du combat contre le virus. Comme l'a noté l'OMS ce mardi, soit les bonnes interventions sont rapidement réalisées, le monde a alors "une chance réaliste d'arrêter l'épidémie", soit les cas - et les coûts - continueront à exploser.
Une "grave menace" pour le monde mais une "chance réaliste" d'y mettre un terme. Ce message, à la fois teinté d'alarmisme et d'optimisme, c'est celui lancé en deux temps ce mardi 11 février par le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à propos du coronavirus dont le bilan dépasse désormais les 1000 morts. Alors qu'un groupe d'expert est réuni depuis ce matin à Genève pour tenter de trouver des solutions, l'institution appelle la communauté internationale à la solidarité, notamment via le partage d'informations, et à faire tous les efforts possibles pour contenir la maladie.
Car pour l'heure, l'inquiétude demeure. Et nombreux sont ceux qui s'interrogent sur l'évolution de la situation. Le virus va-t-il continuer à se répandre à travers la planète ? Sa propagation peut-elle être freinée aux frontières de la Chine, sinon totalement stoppée ? Sur la base des épidémies passées, des prévisions de l'OMS et de ce qu'on sait sur le coronavirus, plusieurs scénarios se dessinent.
Hypothèse 1 : l'épidémie est contenue et s'arrête
Les plus confiants espèrent voir le coronavirus rester en Chine. Une éventualité qui pourrait être couronnée de succès grâce aux restrictions de voyage et à la mise en place d'une quarantaine sans précédent dans la province du Hubei, foyer de la maladie. Pour l'instant, ces règles drastiques expliquent pourquoi 99% des cas sont dans le pays où le virus trouve son origine, selon l'OMS.
Au-delà de la Chine, "des dizaines de pays ont déployé des mesures de plus en plus strictes pour tenter de contenir l'épidémie", salue dans une tribune le docteur Gabriel Leung, épidémiologiste responsable du département de Santé publique de l'Université de Hong Kong. Presque simultanément, "dans un effort herculéen", un réseau international de chercheurs a commencé à collecter, analyser et partager des données. Ces 400 chercheurs sont réunis à Genève pendant deux jours pour passer en revue tous les moyens envisageables pour combattre l'épidémie, en se penchant sur sa transmission et sur les traitements possibles.
Ce scénario, résolument optimiste, c'est celui qu'avance le principal conseiller médical de Pékin. Dans une interview exclusive accordée à Reuters, Zhong Nanshan déclare que la situation s'améliore déjà dans certaines provinces du pays, le nombre de nouvelles contaminations diminuant. De quoi le pousser à parier sur une fin de l'épidémie d'ici au mois d'avril.
Toujours est-il que dans ce cas, la défaite du virus dépend de la volonté de chaque État. Pour mener à bien leurs actions, les gouvernements peuvent s'appuyer sur le "Plan mondial de préparation à une épidémie de grippe". Édité par l'OMS en 2005, en réponse au SRAS, il liste des mesures à adopter afin de contenir une épidémie. Si tout le monde en suit les consignes, la propagation est endiguée. Une "mise à l'épreuve", selon les mots du directeur général de l'OMS, qui ne dépend que de l'union des pays pour "combattre un ennemi commun".
Hypothèse 2 : l'épidémie s'épuise d'elle-même
Cette "mise à l'épreuve" n'est cependant pas forcément sur la bonne voie. Près de 14 ans après l'élaboration de ce plan par l'OMS, le constat est lapidaire : "La sécurité sanitaire nationale est fondamentalement faible dans le monde." Moins de 5% des pays ont en effet démontré leur capacité à "réagir rapidement à une épidémie et à en limiter la propagation", selon un rapport publié en 2019. Intitulé "Global Health Security Index", il place la France en onzième position, quand les États-Unis sont en tête du classement.
C'est pourquoi le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus évoque la possibilité que nous soyons actuellement uniquement face à la "pointe de l'iceberg". "La contamination pourrait s'accélérer", écrivait-il sur Twitter ce dimanche. Au cœur de cet appel à la prudence : des cas confirmés à l'étranger de personnes n'ayant pas voyagé en Chine. Et un virus qui pourrait se propager via des individus ne présentant aucun symptôme. Ce sont les résultats d'une étude publiée dans The Lancet, prestigieuse revue médicale britannique. Les chercheurs y avancent qu'il pourrait y avoir plus de 75.800 personnes contaminées dans la région de Wuhan et que d'autres villes seraient susceptibles de devenir des foyers de la maladie "en raison de l'exportation de cas pré-symptomatiques".
Pour le principal épidémiologiste de la santé publique de Hong Kong, à la tête d'une équipe d'experts, l'épidémie de coronavirus pourrait dès lors s'étendre à près des "deux tiers de la population mondiale". Interrogé par le Guardian, Gabriel Leung souligne que chaque personne infectée transmettrait le virus à environ 2,5 autres personnes. Dans ces cas-là, il reste uniquement à espérer que le Covid-19 soit une "simple" grippe saisonnière. Selon Richard Webby, chercheur américain et membre de l'OMS, la maladie ne pourrait durer qu'une partie de l'année. "Ce type de virus ne peuvent pas tolérer la chaleur et l'humidité. Ils préfèrent les conditions fraîches et sèches caractéristiques de l'hiver et du printemps", explique-t-il à Stat News.
Hypothèse 3 : l'épidémie devient une pandémie
Dans le cas où la Chine n'arrive pas à contenir la maladie, et qu'elle ne s'arrête pas avec la fin de l'hiver, nous serions alors face au pire des scénarios, celui d'une pandémie, à savoir un "agent pathogène qui se propage facilement d’une personne à l’autre dans le monde entier", comme la définit l'OMS auprès du Temps. Seulement, pour connaître le nombre de personnes qui en seraient victimes, les experts manquent encore de données. Notamment sur le nombre de malades qui guérissent. Si les autorités chinoises assurent que 1540 personnes se sont remises du coronavirus et sont rentrées chez elles, ce chiffre pourrait aussi bien être sous-estimé que surestimé.
Pour connaitre la finalité de cette épidémie, trop de points cruciaux sont donc toujours en suspens. Comme le souligne l'OMS, reste encore à savoir quelle est la létalité de la maladie, comment elle se transmet et quel impact ont les mesures de contrôle.
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