Le variant Omicron n'a-t-il jusqu'à présent causé que 10 décès à travers le monde ?

Publié le 22 décembre 2021 à 17h22

Source : JT 20h Semaine

CONCLUSIONS HÂTIVES - François Asselineau relaie les mots d'un professeur américain selon lequel Omicron n'aurait pour l'heure causé que 10 décès dans le monde. Si les chiffres doivent être étudiés avec des pincettes, il est surtout trop tôt pour évaluer la mortalité associée à ce variant.

C'est avec un message en majuscules agrémenté d'un smiley montrant sa surprise que François Asselineau a partagé sur Twitter une vidéo relative à la mortalité du variant Omicron. Cette séquence, diffusée initialement sur la chaîne américaine Fox News au cours des derniers jours, montre une interview Dr Malone, dont le président de l'UPR nous indique qu'il est "un des inventeurs de la technique ARNm", au cœur des vaccins Pfizer ou Moderna.

Dans son tweet, le candidat à la présidentielle cite le spécialiste et lance que "le variant Omicron aurait à ce jour moins de 10 morts au niveau mondial". Une excellente nouvelle, à ses yeux, puisque sa généralisation pourrait permettre "d'atteindre l'immunité collective de façon naturelle". Une emphase qu'il convient de (très) largement modérer, en raison de la propagation encore très récente de ce variant à travers la planète.

Un nombre de décès en effet réduit

Hier tout juste, les médias américains ont indiqué qu'un premier décès formellement imputable au variant avait été enregistré aux États-Unis. Une annonce suivie quelques heures plus tard par celle des autorités de santé israéliennes, déclarant à leur tour un premier décès dû à Omicron. Des annonces peu surprenantes alors que le variant se propage peu à peu, damant progressivement le pion au Delta qui sévissait jusqu'à présent.

Outre-Manche, le décompte des morts causés par Omicron se révèlent légèrement plus important, sans pour autant se montrer pour l'heure affolant. Le ministre de la Santé britannique, ce mercredi depuis Londres, a rapporté que le variant était responsable jusqu'à présent de 14 décès. De manière certaine en tout cas, puisqu'il n'est pas exclu que certains soient comptabilisés comme conséquence du Covid, sans que la marque d'Omicron ne soit détectée. En effet, si des tests PCR sont plus souvent réalisés chez les patients pris en charge à cause du virus, ils ne font pas systématiquement l'objet d'un criblage spécifique visant à identifier un variant ou un autre.

Par ailleurs, notons qu'un pays comme l'Afrique du Sud, s'il propose un suivi précis et chiffré de l'épidémie sur son sol, ne différencie pas les décès liés à un variant ou à un autre. Pour autant, les chercheurs indiquaient il y a déjà deux semaines qu'Omicron était majoritaire dans le pays. En conséquence, il apparaît donc légitime de penser que parmi les 20 à 30 décès enregistrés chaque jour par Johannesburg depuis début décembre, une part significative est le résultats de contaminations par le variant Omicron. 

Au total, on constate qu'à défaut de disposer d'un nombre exact de morts imputables à ce variant, il est assez probable que le total demeure pour l'instant assez réduit. Supérieur aux 10 évoqués par François Asselineau, mais loin d'être comparable au nombre de décès entraînés par les précédents variants. Ce qui ne signifie pas pour autant que la situation va rester identique, ni que la généralisation annoncée d'Omicron permettra à coup sûr de tourner la page du Covid-19.

Pas l'heure des bilans

Si Omicron venait à se révéler bien moins létal que ses prédécesseurs, cela constituerait à n'en pas douter une excellente nouvelle. En effet, malgré un nombre très important de contaminations, la fréquence des formes graves serait réduite et permettrait d'éviter un engorgement des services hospitaliers. Pourtant, François Asselineau s'emballe quelque peu dans son message : pour le moment, il semble en effet bien trop précoce de tirer des conclusions sur la mortalité liée à ce variant.

Sollicité par LCI, le Pr Antoine Flahault estime qu'il ne faut "surtout pas tirer de conclusions de données si préliminaires", au risque sinon de "tromper à chaque fois". Le directeur de l'institut de santé globale de Genève (Suisse) insiste sur le fait que "l'épidémie Omicron ne fait que démarrer", et qu'elle se propage à l'instar des autres variants "toujours par les jeunes peu à risque, connectés, qui voyagent". Et d'ajouter qu'il "faut du temps pour infecter les gens à risque, ainsi que pour voir émerger les formes graves qui en découlent ainsi que les éventuels décès". Dès lors, il préconise actuellement surtout la patience. "Il faudra plusieurs semaines pour se faire une idée précise" de la situation et de la dangerosité d'Omicron, assure le spécialiste.

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Thomas DESZPOT

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