IMPACT - Au moment où l'Europe apparaît comme "le nouvel épicentre de l'épidémie", tel qu'expliqué ce mercredi par Jérôme Salomon, certains s'interrogent sur le rôle de la vague de froid dans cette recrudescence des contaminations.
Une vague de froid qui pourrait expliquer celle des contaminations. Alors que l'épidémie reprenait doucement et que la population apprenait à "vivre avec le virus", une hausse des cas "fulgurante" a été observée en France comme à travers le reste du continent. Comme l'a noté le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, ce mercredi 28 octobre, la reprise épidémique à laquelle nous assistons en Europe "est grave, importante, générale" et surtout "largement inattendue". Un retour en force surprise du virus pour de nombreux experts qui n'hésitent pas à pointer le rôle de la météo.
Une vague "intense" deux semaines après le grand froid
De fait, pour reprendre la description de Jérôme Salomon ce mercredi devant la commission d'enquête parlementaire sur la gestion de la pandémie, cette deuxième vague est "particulièrement intense et très rapide", avec une "croissance exponentielle". Et n'a plus rien à voir avec ce qu'on pouvait observer à la rentrée. Auditionné pour la seconde fois par les députés, le numéro 2 de la Santé a même concédé que la reprise épidémique n'était pas forcément "la faute des Français, et encore moins des jeunes". Et de souligner : "Objectivement, les Français n'ont pas changé de comportement."
Le Directeur général de la Santé observe plutôt un "phénomène de modification brutale de la diffusion virale". "Il se passe quelque-chose", a-t-il poursuivi, avant d'esquisser une hypothèse, à savoir - "peut-être" - "des facteurs météo". Rappelant que "nous avons encore beaucoup d'inconnues sur ce virus", Jérôme Salomon a relevé que les conditions météorologiques avaient "profondément changé" en Europe deux semaines avant cette nouvelle vague.
Jérôme Salomon : "Est-ce que tout le monde a raté la deuxième vague ? Peut-être (...) Je ne suis pas sûr que ce soit la faute des Français et encore moins des jeunes." #COVID19 #DirectAN #Macron20h #confinement2 pic.twitter.com/MSYyIs1aB0 — LCP (@LCP) October 28, 2020
Un constat similaire à celui du professeur Arnaud Fontanet deux jours plus tôt. Sur France 5, l'épidémiologiste de l'institut Pasteur, membre du Conseil scientifique, notait lui aussi que la circulation du coronavirus après la "rentrée scolaire, universitaire et professionnelle" s'était "stabilisée", relevant qu'il y avait eu, ensuite, "quatre jours de froid entre le 24 et le 27 septembre". Avec ce constat : "Une semaine plus tard, le nombre de cas a augmenté de façon très, très brutale."
En effet, une bascule semble bien s'être opérée aux alentours du 5 octobre. Et ce partout en Europe. Même en Allemagne, pourtant souvent érigée en modèle depuis le début de la pandémie. Idem aussi pour l'Italie, devenue, quelque temps au moins, le nouvel exemple à suivre face à la deuxième vague.
Ces suppositions s'approchent des conclusions de la chercheuse Akiko Iwasaki. Immunobiologiste à la prestigieuse université de Yale, elle a dirigé en septembre dernier une étude scientifique faisant le lien entre l'épidémie et les saisons. Selon les auteurs de cette dernière, les deux principaux facteurs qui contribuent à la propagation du Covid-19 seraient le "comportement humain" et les "changements des paramètres environnementaux" avec des différences de température et d'humidité qui affecteraient la stabilité et la transmissibilité des virus.
Certaines données examinées suggèrent par exemple que l'air froid, sec et non aéré peut contribuer à la transmission de la grippe en hiver. Une tendance qu'il faut relier à celle des habitudes de chacun qui évoluent elles aussi avec le froid. Froid qui, s'il n'incite pas à aérer, pousse souvent à se réunir dans des lieux clos.
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