ÉCLAIRAGE - La Haute autorité de santé a donné mardi son feu vert à l'utilisation des autotests Covid, jusqu'ici interdits en France. Quel est leur intérêt dans la stratégie de dépistage ? Pourquoi la France a-t-elle hésité à les déployer ? Explications.
Il y a quelques jours, la ruée sur les tests antigéniques vendus dans le commerce outre-Rhin avait ravivé plusieurs interrogations quant à leur éventuel déploiement dans l'Hexagone. Après le feu vert de la Haute Autorité de santé, mardi 16 mars, il doivent être disponibles dès cette semaine en France "en officines ou en supermarchés".
"Ce sera assez facile d’accès. Le principe de l’autotest, c’est justement qu’on puisse l’avoir en famille", avait indiqué dimanche le Directeur général de la santé, Jérôme Salomon sur le plateau de BFM Politique, précisant que "ça va être très facile à organiser". Comment expliquer alors que la France ait tant hésité à les commercialiser jusque-là ? Quel avantage présentent-ils dans la stratégie de dépistage ? Quels sont les critères scrutés de près ? On fait le point.
Quels défis derrière leur déploiement ?
"Oui, la France va y aller", se voulait déjà optimiste Cédric Carbonneil, chef du service d'évaluation des actes professionnels de la HAS interrogé par le Journal du Dimanche. Selon lui, ce sont les modalités qui accompagnent de tels dispositifs, de prélèvement notamment, qui restaient à déterminer : "La question est (de savoir) comment et avec quels tests". À TF1/LCI, ce dernier précisait il y a quelques jours qu'avant le feu vert en France, il faudrait "répondre d'une part à un avis de performance vis-à-vis de ces autotests et également de modalités d'utilisation", à savoir, "dans quelles indications médicales et éventuellement plus sociétales on va pouvoir utiliser ces autotests de manière complémentaire à ce qui existe déjà".
Jérôme Salomon avait précisé dimanche défis qui entourent la mise sur le marché des autotests ce dimanche. "La vraie question pour moi, c’est l’évaluation scientifique. On ne peut pas autoriser des tests qui donneraient de faux négatifs ou des faux positifs", a-t-il ainsi expliqué sur BFMTV. "Il faut donc la certitude que ces tests sont fiables puis que les Français puissent avoir une confirmation du test."
Autre critère scruté de près : la suite donnée au résultat d'un test positif dépisté au sein d'un foyer, car il est nécessaire également d'établir les cas contacts. "La question, c'est comment ensuite on déclenche le système ‘Tester-alerter-protéger’ pour avoir le suivi de la personne et s’assurer qu’auprès de l’Assurance maladie on a bien le dispositif du contact tracing, parce que si on ne prévient plus vos contacts, c’est un vrai problème", a détaillé Jérôme Salomon.
Comment cela se passe chez nos voisins ?
Récemment, ces mêmes dispositifs en vente libre ont été adoptés chez certains de nos autres voisins européens comme la Suisse, la Slovénie, l'Autriche ou la Grande-Bretagne, où ils accompagnent depuis quelques jours le retour à l'école des enfants. Outre-Rhin, plusieurs fabricants ont reçu il y a peu le feu vert pour des kits de tests contre le Covid-19 à réaliser soi-même à domicile, provoquant le week-end dernier une ruée dans les enseignes qui ont commercialisé les premiers exemplaires. Tandis que la chaîne Aldi a vu ses stocks épuisés en quelques heures, sa rivale Lidl a pour sa part vu son site web saturé.
Face au mécontentement croissant de l'opinion, alors que le rythme des vaccinations demeure lent, le gouvernement allemand compte sur la pratique massive des tests antigéniques pour relâcher progressivement les mesures de restrictions liées au Covid-19. Si l'objectif est de donner plus de liberté à la population après des mois de confinement, les experts soulignent que les tests rapides sont moins fiables que les tests PCR et que les mesures de protection doivent être maintenues même en cas de test négatif.
Concrètement, le test est effectué par prélèvement nasal et le résultat apparait en 15 minutes. La demande est telle que la chaîne Aldi limite la vente à un paquet de cinq tests par personne, d'un coût de 24,99 euros. Lidl propose également des paquets de cinq tests pour 21,99 euros. Les tests seront également mis à la vente dans les principales pharmacies et d'autres établissements à travers le pays dans les prochains jours.
Des entreprises françaises déjà sur le coup ?
Si aucun détail concernant les modèles qui pourraient être commercialisés en France n'a pour l'heure été communiqué, au moins deux entreprises françaises sont déjà sur le coup. C'est le cas de l'entreprise toulousaine Axiotis qui, dès le mois d'octobre, s'est lancée sur le marché avec un test de salive à faire chez soi et dont le résultat est délivré sous 24h. Vendu au prix de 40€ et non remboursé pour l'heure, le dispositif semble avoir rencontré dès ses débuts un réel engouement puisque son fondateur, Frédéric Ropiquet, affirmait même à l'époque ne pouvoir satisfaire "qu’un faible pourcentage de la demande", qu’il évaluait "à 5% de la demande".
Fin décembre, c'est Eurofins Scientific, une société nantaise, qui a annoncé le lancement en Europe de kits qui permettent d'effectuer soi-même le prélèvement indispensable à un test PCR. Là encore, un résultat d'analyse délivré en ligne sous 24 h après la réception de l'échantillon est garanti.
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