CHARLES DE GAULLE - Au moins 1081 marins du fleuron de la Marine Nationale ont été testés positifs au covid-19 depuis le retour anticipé du porte-avions et de sa frégate à Toulon. Leur escale à Brest, il y a un mois, est au coeur des interrogations concernant la propagation du virus au sein de ce cluster très particulier.
Très attendue, à bord comme à quai, l'escale à Brest du Charles de Gaulle et de sa frégate est aujourd'hui la source de nombreuses interrogations. Était-elle bien raisonnable, en pleine pandémie ? A-t-elle permis au virus de s'inviter sur le porte-avions ? Alors qu'au moins 1081 militaires du groupe aéronaval testés ont été déclarés positifs au Covid-19, l'arrêt dans le port breton, du 13 au 16 mars, est pointé du doigt.
L'escale, qui intervient trois semaines après un arrêt à Limassol (Chypre), est considérée comme le dernier point de contact des membres de l'équipage avec l'extérieur avant leur rapatriement en urgence à Toulon. Mais quand et comment le premier cas s'est-il déclaré ?
Avant ou après Brest : deux versions s'opposent
L'origine de la contamination n'est pas encore connue mais les avis divergent quant à la date d'entrée du virus à bord du porte-avions. Les autorités affirmaient jeudi qu'aucun cas symptomatique n'était "remonté" vers le Service de santé des armées avant l'arrivée des navires dans le port breton. Mais la ministre des Armées Florence Parly a déclaré ce vendredi lors de son audition par la commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée : "Nous ne savons pas encore si le virus était déjà présent à bord avant l’escale du 13 mars".
Un marin témoignant auprès de nos confrères de France Bleu Provence avait affirmé que des symptômes étaient déjà observés chez certains militaires avant leur arrivée à Brest. Selon ce militaire, désirant resté anonyme, le commandant du Charles de Gaulle aurait même demandé à interrompre la mission à ce moment là. "Cette rumeur est fausse" a tranché Florence Parly, renforçant le démenti déjà fait par le commandant et le porte-parole de la Marine, le capitaine de vaisseau Eric Lavault.
Pour faire la lumière, deux enquêtes sont en cours. Une enquête épidémiologique doit déterminer comment le virus s'est propagé à bord, et une enquête de commandement devraient permettre de déterminer la chronologie des faits, l'efficacité des précautions prises pour protéger l'équipage et la responsabilité de chacun.
Sortie déconseillée... Mais pas interdite
Parmi ce que l'on sait : lorsque les près de 2000 marins du Charles de Gaulle et de la frégate Chevalier Paul retrouvent la France après trois mois en mission, la sortie est "déconseillée" mais "pas interdite" formellement, assure une militaire. "J'étais avec des collègues du bateau, on est allés dans un restaurant, boire des coups", témoigne la jeune femme, jointe par téléphone par TF1. Un autre témoignage de marin, toujours anonyme, nous affirme que la direction du bateau les a autorisé à descendre. Seule restriction : "ne pas sortir du département".
Florence Parly, dans son allocution face à la commission parlementaire, a rappelé que "lorsque la décision de maintenir cette escale a été prise, les connaissances sur le virus et sur l’épidémie étaient plus réduites qu'aujourd'hui, et les restrictions n’étaient pas encore en vigueur". En effet, le 13 mars, nous sommes deux jours avant la fermeture des bars et restaurants dans l'hexagone. Alors, si des centaines de marins sont descendus à terre, une relève d'une cinquantaine de personnes est aussi montée à bord.
Il faut dire que l'occasion était exceptionnelle. Au delà de l'envie de prendre l'air après des semaines en mer, l'arrivée du porte-avions à Brest, 20 ans après avoir quitté le port pour celui de Toulon, était un événement en soi. Le général Jérome Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue Défense nationale rappelle que de nombreuses festivités étaient prévues pour accueillir le navire dans sa ville natale. Certaines ont été annulées par précaution, mais le contexte historique a probablement encouragé les marins à fêter les retrouvailles.
Une escale regrettée par les proches
De retour en mer, dès le 17 mars, des précautions ont bien été prises. Puis au bout de 14 jours, les gestes barrières ont cessé, nous confie encore une membre de l'équipage. "Une semaine après, c’était l’hécatombe". Bien qu'inquiets, les épouses et les proches des marins assurent que, malheureusement, ces contaminations au sein de la Marine ne sont pas une surprise. Selon une jeune femme interrogée par nos équipes au débarquement anticipé des navires à Toulon, le confinement était impossible à tenir "dans l'espace clos" de ces bâtiments militaires.
Pour les parents d'une jeune femme parmi les premiers cas de covid-19 à bord du Charles de Gaulle et présentant de lourds symptômes, Brest était "l'escale de trop". L'arrêt n'aurait "jamais dû avoir lieu", selon le père de la militaire. "On demande pas des excuses, mais une explication", a renchérit son épouse devant la caméra de TF1. "Je comprends l'inquiétude des gens. Mais il faut aussi garder son sang froid. On veut tous savoir ce qui s'est passé, des enquêtes sont en cours. Il faut attendre le résultat de ces enquêtes pour se prononcer", a souligné pour sa part Christine Ribbe, porte-parole de la préfecture maritime de Méditerranée.
Parmi les 24 marins toujours hospitalisés vendredi, l'un se trouve toujours en réanimation "dans un état stationnaire", a indiqué le médecin référent pour la force d'action navale, Laurent-Melchior Martinez. "Les autres marins hospitalisés bénéficient d'une surveillance renforcée. Aujourd'hui, ils n'ont pas de problème, il n'est pas prévu qu'ils soient en réanimation, mais il faut faire preuve de précaution", a-t-il détaillé. Le nombre de patients pourraient cependant être revus à la hausse : sur les 2300 membres d'équipage testés, 715 attendent encore leurs résultats. Ils n'ont pas pu rejoindre leur famille et sont confinés dans les bases aéronavales de la région toulonnaise.
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