REBOND ÉPIDÉMIQUE - Si la propagation du coronavirus semble s'atténuer en France et en Europe, le risque d'une deuxième vague est jugé "extrêmement probable" par le Conseil scientifique.
"Nous pouvons éviter une deuxième vague mais le retour du virus est probable." Comme de nombreux scientifiques, le professeur Arnaud Fontanet met en garde contre une reprise de l'épidémie en France d'ici quelques semaines. Invité d'Elizabeth Martichoux ce mardi matin sur LCI, l'épidémiologiste a confirmé la position du Conseil scientifique, dont il est membre. Lundi, celui-ci a estimé "extrêmement probable l'intensification du virus dans l'hémisphère nord à une échéance plus ou moins lointaine", notamment à l'approche de l'hiver.
Car si les indicateurs sont au vert en France, certains pays comme la Corée du Sud connaissent déjà la redoutée deuxième vague. D'autres tentent de l'éviter en prenant des mesures de reconfinement partiel à l'apparition des nouveaux cas, comme en Chine, à Pékin, ou au Portugal, dans la région de Lisbonne. Alors comment la France peut-elle de son côté limiter les risques d'apparition d'une deuxième vague ?
Porter un masque et appliquer la distanciation sociale
Selon Étienne Decroly, directeur de recherche au CNRS, pour éviter une seconde vague de l'épidémie, "il va falloir prendre des mesures sévères sur le port du masque dans tous les espaces où il y a du monde, principalement ceux fermés", et notamment "dès que le R0 sera supérieur à 1". Cet indicateur représente le nombre de personnes que contamine un malade : s'il est supérieur à 1, cela signifie que l'épidémie est en progression.
Actuellement, selon les dernières données publiées par Santé publique France entre le 6 et le 12 juin, trois régions de France métropolitaine ont un R0 supérieur à 1 : l'Auvergne-Rhône-Alpes, la Normandie et l'Occitanie. "Il faudrait prendre des mesures immédiates de manière à l'abaisser en dessous de 1, pour que l'épidémie continue de diminuer", analyse Étienne Decroly.
Le directeur de recherche va même plus loin : le masque doit être de bonne qualité et bien porté pour s'avérer efficace. "Il serait temps que les masques FFP2 soient mis à disposition de la population", demande-t-il, faisant valoir que "leur efficacité est nettement supérieure aux masques en tissu et chirurgicaux."
"Il faudrait également apprendre aux gens à porter le masque. Un grand nombre de personnes met le nez en dehors : porter de cette manière, il ne peut pas être utile." De plus, "la fameuse mesure de distanciation sociale" doit également être respectée par tous pour limiter la propagation du virus.
Tester...
L'autre nécessité pour contrôler un retour de l'épidémie : les tests. Selon Arnaud Fontanet, la France a aujourd'hui la capacité de tester "jusqu'à 100.000 personnes par jour". Or, selon l'épidémiologiste, "nous sommes à environ 30.000 tests" réalisés au quotidien. Pour Étienne Decroly, "il faut tester davantage, surtout dans les régions où le R0 augmente". Mais pas n'importe qui. "Il n'y a pas besoin de tester tout le monde", affirme-t-il, "mais tous ceux ceux qui ont des symptômes grippaux doivent se faire diagnostiquer, ainsi que tous les cas contacts des personnes déclarées positives."

...et isoler
Pour qu'elle soit utile, la stratégie de testing doit être suivie d'un isolement des malades. "Tester pour tester n'a aucun sens, cela doit être associé à des mesures strictes de confinement", indique le directeur de recherche. Par exemple, "il faut éviter de renvoyer dans les familles les personnes contaminées", mais plutôt "les mettre dans des structures dédiées" afin "d'éviter qu'elles contaminent leurs proches et que l'épidémie continue de se propager".
Retrouver les cas contacts
Dans la stratégie prônée par l'exécutif, les termes "tester" et "isoler" s'accompagnent de "tracer". Toutefois, "tracer les personnes est très compliqué", admet Étienne Decroly. "C'est pour cela que tant que le virus circule sur le territoire, il faut conserver les mesures de sécurité et de protection comme les masques. Il ne sont pas uniquement nécessaires pour protéger la population de la contamination, mais aussi parce que la recherche des cas contacts dans les lieux publics" est complexe. "Si nous passons à côté de certains cas, l'épidémie peut reprendre."
Pour retrouver les cas contacts, le gouvernement a lancé le mois dernier l'application "StopCovid". Mais cela ne semble pas être une réussite. Pour l'heure, elle a été téléchargée moins de 2 millions de fois selon le secrétaire d'État chargé du numérique Cédric O (dont 460.000 désinstallations), et n'a généré que très peu de notifications, rapporte l'AFP. "StopCovid est une arme, mais il faut voir si elle est acceptable socialement et politiquement", note Étienne Decroly. "Dans les pays européens, il y a des réticences importantes sur le 'tracing'. Mais l'application peut être utile s'il y a beaucoup de sérieux sur la sécurité des données. En Corée du Sud, ce système fonctionne très bien."
Contrôler les arrivées sur le territoire
Enfin, afin de réduire les risques de deuxième vague en France, il faut contrôler les arrivées sur le territoire, affirme le directeur de recherche. "En France, on a l'impression que l'épidémie est finie, mais quand nous regardons les chiffres mondiaux, rien n'est terminé. En ce sens, l'ouverture des transports internationaux va poser un vrai problème", car les voyageurs peuvent transporter avec eux le Covid-19, à l'instar de ce qu'il s'est passé pour la première vague après la découverte des premiers cas en Wuhan, en Chine.
Face à cette situation, "on peut tester les voyageurs à l'arrivée, ou encore prendre des mesures de quarantaine", préconise le chercheur.
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