Coronavirus : une secte au cœur de la propagation du virus en Corée du Sud

Publié le 20 février 2020 à 23h06
Les abords de l'Eglise Shincheonji de Jésus, où une fidèle est porteuse du coronavirus, désinfectés le 19 février 2020
Les abords de l'Eglise Shincheonji de Jésus, où une fidèle est porteuse du coronavirus, désinfectés le 19 février 2020 - Source : Handout / Daegu Metropolitan City Namgu / AFP

CORONAVIRUS - La Corée du Sud connait une accélération inédite de cas de coronavirus sur son territoire, avec 104 recensés ce jeudi. En cause, le premier "super spreader" probable du pays, une femme de 61 ans qui a infecté des dizaines de fidèles de la secte dont elle était membre.

En 24 heures, le nombre de personnes infectées au coronavirus a doublé en Corée du Sud. Jeudi 20 février, les autorités sanitaires du pays ont décompté 104 cas confirmés. Inquiètes, elles ont évidemment cherché à expliquer les raisons qui se cachent derrière cette forte expansion de la maladie. Et l'ont trouvée au sein d'une secte. 

1001 personnes pourraient être touchées

Plus d'un tiers de cas à travers le pays sont donc liés à un culte religieux. Ou plutôt à une seule femme. Membre d'une secte chrétienne, l'Eglise Shincheonji de Jésus, elle est soupçonnée d'avoir contaminé à elle seule au moins 28 personnes. C'est en participant à des offices religieux que la sexagénaire, qui ignorait avoir contracté la pneumonie virale, a favorisé sa propagation. Cette dernière souffrait pourtant de fièvre depuis le 10 février dernier. Mais elle avait refusé à deux reprises de se soumettre à un test de dépistage. Originaire de Daegu, une ville au sud-est de Séoul, cette "super spreader" (super-propagateur) prétextait qu'elle n'était pas récemment allée à l'étranger. Elle a donc poursuivi son quotidien sans y songer, infectant au passage possiblement des conducteurs taxis et un hôpital. Surtout, elle a perpétué son activité religieuse, assistant au moins à quatre offices, avant d'être enfin diagnostiquée comme porteuse du virus. 

C'est cette dernière activité qui inquiète particulièrement les autorités. Créée en 1984, l'Eglise Shincheonji de Jésus vénère comme un messie son créateur, Lee Man-hee. Affublé des vêtements de Jésus Christ, il promet à ses disciples qu'il emmènera au paradis 144.000 personnes le jour du Jugement dernier. Une secte pseudo-chrétienne qui attire tout de même 120.000 fidèles à l'échelle nationale. Dans la quatrième ville la plus peuplée de Corée du sud, ce sont donc près de 1000 individus qui pourraient être touchés, selon la municipalité. Ils ont tous été invités à se mettre en quarantaine. "Nous prévoyons de tester tous les croyants de cette église et nous leur avons demandé de rester à la maison, isolés de leurs familles", a fait savoir le gouvernement local. De son côté, l'Eglise Shincheonji s'est dite "désolée" que l'une des siens "ait contaminé de nombreux membres de [l']église, suscitant l'inquiétude au sein de la communauté locale".

La communauté scientifique s'arme face à la propagation du virusSource : TF1 Info

Si, pour le moment, seule une trentaine de cas sont confirmés, 90 autres fidèles ont fait savoir qu'ils présentaient des symptômes. 515 autres ont répondu qu'ils n'en avaient pas, tandis que les 396 autres fidèles restants, n'ont pas donné de nouvelles, faisant peser sur le pays la probabilité que le virus se propage encore plus loin. De quoi pousser le maire de Daegu, Kwon Young-jin, à décrire "une crise sans précédent". 


La rédaction de TF1info

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