BILAN - Avec le nouveau confinement qui a débuté pour tout le territoire, se pose la question de l’impact de cette mesure dans les 16 départements confinés dès le 19 mars. On fait le point.
Ils servent de boussole. 16 départements ont connu avant tout le monde ce confinement d'un troisième type. Avant que les mesures sanitaires ne soient mises en place sur tout le territoire ce samedi 4 avril afin de lutter contre la propagation du coronavirus, elles étaient déjà en vigueur dans plusieurs départements depuis plus de deux semaines.
Pour savoir si celles-ci porteront leurs fruits au niveau national d'ici "sept à dix jours" comme l'espère Emmanuel Macron, on peut donc se pencher la situation dans ces départements primo-confinés.
L'incidence et la positivité à la baisse
Pour rappel, les premiers départements à connaitre un nouveau verrouillage étaient les huit de la région Île-de-France, les cinq des Hauts-de-France, ainsi que l'Eure, la Seine-Maritime et les Alpes-Maritimes. Or, le virus sembler reculer dans ces zones. En observant les données de Santé publique France relayées par l'outil CovidTracker, et reproduites ci-dessous, on peut aisément constater que le taux d'incidence s'y est stabilisé. Voire qu'il recule, bien qu'il soit encore trop tôt pour l'affirmer.
Après une explosion du taux d'incidence, qui avoisinait les 600 cas pour 100.000 habitants dans les départements confinés, cet indicateur s'est mis à stagner dès le 27 mars. Soit huit jours après la mise sous cloche. Pour rappel, les spécialistes estiment qu'il faut entre sept et dix jours avant d'apercevoir les effets d'une mesure.
Cette immobilité a perduré pendant près d'une semaine, avant d'amorcer une baisse. En une semaine, ce taux qui représente le nombre de cas positifs pour 100.000 habitants sur une semaine écoulée a baissé de 0,75% dans les 16 départements. A contrario, la situation s'est aggravée (+6,8%) sur le reste du territoire entre le 26 mars et le 2 avril.
Résultat : vendredi, le taux d'incidence y était redescendu sous la barre des 600 cas, à 590 pour 100.000. Un seuil tout de même très élevé. La chute la plus forte a eu lieu dans les Alpes-Maritimes où l'indicateur avait retrouvé ses niveaux du 20 janvier, même s'il faut rappeler qu'un confinement le week-end était déjà en vigueur sur le littoral maralpin.
À noter que ce recul du taux d'incidence n'est pas lié à un éventuel recul du dépistage, quant à lui resté à niveau égal. Par conséquent, on remarque que le taux de positivité des tests chute, passant de 9,88% en moyenne dans les départements confinés à 9% ce vendredi. Une baisse que l'on retrouve également au niveau national, mais de manière moins spectaculaire, avec une diminution de 7,63% à 7,44%.
Pas de conclusion possible à ce stade
Bien que les niveaux restent alarmants, au-dessus du seuil symbolique de 500 cas pour 100.000 habitants, l'évolution de ces indicateurs laisse à penser que la situation tend à s'améliorer.
Attention toutefois à deux éléments. D'abord, ces observations sont encore trop fragiles pour parler d'un vrai changement de tendance. Il faudra encore attendre le bilan de Santé publique France et ses données consolidées pour savoir ce qu'il en est avec certitude. Deuxièmement, corrélation ne signifie pas causalité : la population peut, par elle-même, avoir régulé ses habitudes face à l'augmentation de la circulation du Covid-19 et sa médiatisation.
Il est donc pour le moment impossible de lier directement la baisse de ces données à l'entrée en vigueur d'un confinement partiel le 19 mars dernier.
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