CORONAVIRUS - Le Conseil scientifique a rendu son avis à deux semaines avant le premier assouplissement des règles sanitaires. Il y préconise notamment l'importance d'une réouverture "douce et maîtrisée" des activités sociales au risque d'une quatrième vague.
Alors que le début de la première grande phase de déconfinement se rapproche, le Conseil scientifique a rendu un avis appellant à la prudence. Sa crainte principale : qu’une remise en place des activités sociales trop rapide, le 19 mai prochain, couplée à un relâchement du respect des règles sanitaires, n’augmente la circulation du virus.
Il s’appuie notamment sur les exemples du Portugal et de l’Irlande qui suivent, sur le plan de la vaccination en tout cas, la même trajectoire que la France. "Dans les deux pays, le caractère très progressif de l’assouplissement des restrictions a permis d’éviter une nouvelle augmentation des contaminations", a justifié le Conseil.
Une façon de prévenir que la prochaine étape du déconfinement en France, qui prévoit notamment la réouverture des commerces, des terrasses de cafés et restaurants, des cinémas et théâtre, se fassent dans la plus grande des prudences. Des changements devenus "nécessaires" à ce stade de l'épidémie reconnaît le Conseil scientifique : ils "répondent à de fortes attentes et donnent une perspective à l'ensemble de la société, perspective dont les bénéfices psychologiques, sociaux et économiques sont sans doute majeurs".
Vaccination, pass sanitaire : les voies de sortie de crise
La principale issue à cette crise identifiée reste l’accélération de la campagne vaccinale. L’objectif poursuivi est d’atteindre 35 millions de personnes ayant reçu une première dose de vaccin d’ici fin juin, soit un rythme de 500.000 vaccinations par jour sur le territoire. À ce jour, un quart de la population a reçu une première injection et sur la seule journée de vendredi, ce sont plus de 615.000 personnes qui ont reçu le sérum.
Pour parvenir à cette réouverture maîtrisée et "éviter la survenue durant l'été 2021 d'une possible 4e vague induite par une sortie précipitée", le Conseil a de nouveau insisté sur le rôle du pass sanitaire pour permettre l’accès à certaines activités. Même encouragement à la démocratisation des "auto-tests" pour une identification rapide des contaminations au Covid-19.
Le scénario d’une sortie de crise souffre toutefois de l’incertitude liée aux différents variants étrangers qui se propagent. Le Conseil souligne la situation sanitaire dégradée au Brésil ou en Inde par exemple. Il prône donc des contrôles et des mesures accrus pour les personnes en provenance de ces pays.
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Alors que l’incidence du virus décroît en France, suite aux mesures restrictives mises en place depuis le début d’année, un déconfinement trop précipité fait craindre une nouvelle vague du virus. "En cas de quatrième vague, l’épuisement des personnels de santé n’offriront plus les mêmes capacités de prise en charge, en soins critiques en particulier", prévient le Conseil. Et d’ajouter que "Si une vague intervenait pendant une canicule estivale, ces difficultés en seraient accrues".