Le patron des hôpitaux de Paris propose aux soignants "de racheter 2000 euros leur semaine de vacances à Noël"

LC
Publié le 13 décembre 2021 à 11h02

Source : TF1 Info

PRESSION - Face à l'afflux de malades du Covid-19 à l'hôpital, l'objectif de Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris, est d'inciter les soignants à décaler leur semaine de vacances contre rémunération, tel qu'il l'a détaillé sur RTL, ce lundi matin.

À presque dix jours de Noël et des festivités de fin d'année, l'hôpital est inquiet. Dimanche 12 décembre, le taux d'incidence a dépassé les 500 (501,3) pour 100.000 habitants, atteignant le pic de la deuxième vague, soit son plus haut niveau depuis le début de la pandémie. Conséquence, le nombre d'hospitalisations augmente de jour en jour : 14.050 ce dimanche, contre 11.526 la semaine passée. Elles étaient 6851 le 9 novembre, date de la dernière l'allocution d'Emmanuel Macron sur la crise sanitaire.

Invité sur RTL ce lundi 13 décembre, Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) alerte sur la situation de son personnel hospitalier qui, comme de nombreux Français, a besoin de vacances. Pour pouvoir accueillir un nombre plus important de patients, 8 régions ont déjà déclenché le "plan blanc" dans leurs établissements de santé, mais "ce n'est pas un plan miracle", rappelle le directeur. Alors pour continuer l'effort, Martin Hirsch incite ses professionnels de santé à décaler leurs congés de fin d'année, contre une rémunération plus importante qu'habituellement.

"On propose aux agents, comme les infirmières, de décaler leurs vacances. Mais sans les forcer : s'ils veulent prendre leurs congés, ils le font et nous, on s'arrange. En revanche, s'ils sont d'accord pour les repousser, on va leur proposer de les racheter
plus cher",
explique Martin Hirsch sur RTL. Dix jours décalés par exemple, valent 2.000 euros, convient-il.

10 jours décalés, 2000 €

Dans toute entreprise qui autorise un compte épargne-temps, le salarié peut placer et cumuler sur ce CET les périodes de congés ou de repos non-prises ou encore des rémunérations telles qu’une prime, l’intéressement, la participation, etc. Ainsi, l'AP-HP propose de racheter directement les congés de ses employés "au lieu de les mettre sur le compte épargne-temps", continue Martin Hirsch, pour pallier le manque de bras à l'hôpital.

 "Il y a des lits fermés depuis la rentrée parce qu'en France, les 18 mois de rythme fou ont eu un effet où des professionnels se sont arrêtés de travailler. On a beaucoup moins de recrutement qu'auparavant", dit-il sur RTL.

Fin 2020, le gouvernement avait déjà autorisé, via un décret publié dans le journal officiel, les professionnels de santé à recevoir une "indemnité compensatrice" calculée selon le nombre de congés refusés entre le 1er octobre et le 31 décembre 2020 "pour des raisons de service et dans le contexte de la lutte contre l'épidémie de covid-19".

Le directeur général de l'AP-HP met aussi en garde les Français contre des retrouvailles à Noël qui pourraient faire exploser les contaminations au Covid-19. "Qu'on essaie de préserver le fait qu'on se retrouve en famille, on le comprend très bien. Mais en revanche, ce n'est pas la peine d'aller faire la bamba partout, sinon on va foutre l'hôpital en carafe", tance-t-il.


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