Covid-19 : pourquoi des triples vaccinés sont-ils contaminés par le variant Omicron ?

Publié le 10 janvier 2022 à 15h58, mis à jour le 11 janvier 2022 à 6h36
JT Perso
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Source : JT 20h WE

ANALYSE - Selon les données du ministère de la Santé, plus de 28 millions de Français ont désormais reçu leur dose de rappel. Pourtant, une partie d'entre eux contracte tout de même le Covid-19 dans les semaines qui suivent. Comment l'expliquer ?

C'est l'un des paradoxes les plus frappants de cette cinquième vague. Pour la première fois depuis le début de la pandémie, la France enregistre chaque jour plusieurs centaines de milliers de nouvelles contaminations, tandis que le taux d'incidence bat quotidiennement des records. Pourtant, plus de 90% de la population adulte a terminé son schéma de primo-vaccination, et bientôt 30 millions de Français auront reçu leur dose de rappel. En cause, le variant Omicron.

Plus contagieuse, mais moins virulente, cette mutation, découverte en Afrique australe, est désormais responsable de plus de trois contaminations sur quatre en France. Elle touche également des triples vaccinés. "Le vaccin réduit le risque de contaminations, mais pas de manière absolue", indique à LCI Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille. Il évoque une protection contre l'infection à Omicron de l'ordre de seulement "30 à 40%" après la troisième dose.

Des chiffres que le ministre de la Santé, Olivier Véran, estime plus élevés. "Le vaccin réduit de 85% le risque d'infection, y compris à Omicron", indiquait l'ancien député ces derniers jours à l'Assemblée nationale, au cours des débats sur l'instauration du pass vaccinal. Mais ce variant "est moins sensible au vaccin que le variant Delta", admettait-il une semaine plus tôt, lors d'une conférence de presse.

Que disent les études scientifiques ?

Plusieurs scientifiques ont tenté de mesurer l'efficacité de la dose de rappel contre l'infection symptomatique. Une étude parue en décembre au Danemark montrait que, si les triples vaccinés n'étaient pas protégés à 100% contre l'infection, ils l'étaient toutefois bien plus que les personnes n'ayant pas réalisé leur rappel. "Les vaccinés avec trois doses ont trois fois moins de risques d'être contaminés par Omicron que les vaccinés avec deux doses", indiquait fin décembre le Pr Amouyel à LCI.

Depuis, les études se sont affinées, comme celles menées au Royaume-Uni ou au Danemark. "L'efficacité de la troisième dose contre l'infection symptomatique y varie entre 54 et 75%", détaille auprès de LCI Thibault Fiolet, épidémiologiste à l'Inserm. Une protection importante, pas totale, mais qui pourrait surtout ne pas durer. "D'après la dernière analyse de Public Health England, l'efficacité de la dose de rappel diminue un peu au bout de dix semaines", poursuit Thibault Fiolet. "Jusqu'à quatre semaines après la troisième injection, la protection était de 65 à 75%. À dix semaines, cela tombait à 40 à 50%."

Quels que soient les chiffres – les données varient – un consensus semble exister sur l'apport de la dose de rappel sur les contaminations : la troisième dose de vaccin limite le risque de contracter le virus, mais ne l'écarte pas.

Le vaccin devient-il inefficace contre Omicron ?

Pour autant, cela ne signifie pas que la ruée vers les centres de vaccination est inutile. "Au Danemark, une étude en pré-print (encore non publiée, NDLR) a comparé le taux d'attaque secondaire, c'est-à-dire le nombre de cas contacts qu'une personne infectée contamine, entre les vaccinés et les non-vaccinés", relaie Thibault Fiolet. Résultat : "la transmission est réduite de 28% chez les triples vaccinés" par rapport aux vaccinés sans rappel, précise l'épidémiologiste. Et "les non-vaccinés ont une transmission accrue de 41% par rapport aux double-vaccinés."

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Autre point important, la troisième dose protège toujours largement contre les risques de formes graves, y compris celles liées à Omicron. "Le vaccin réduit à plus de 95% les formes graves liées à une infection à ce variant", insiste Philippe Amouyel. Une affirmation sans cesse répétée par les autorités sanitaires. "La troisième dose fait immédiatement remonter le niveau de protection bien au-dessus de 90% face au risque de formes graves", assurait Olivier Véran le 27 décembre. "Les personnes à risque restent les non-vaccinées, les personnes très fragiles ou celles qui n'ont pas un schéma vaccinal complet."


Idèr NABILI

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