VACCINS - L’épidémiologiste renommé et membre du Conseil scientifique Arnaud Fontanet analyse la "reprise modérée" de l'épidémie dans un entretien au "Journal du Dimanche" du 24 octobre. Il estime que la France peut échapper à une nouvelle crise des hôpitaux grâce à la campagne de rappel.
Il l’avait prédit en septembre : "L’épidémie devrait redémarrer cet automne". Alors que le taux d’incidence en France vient de passer à nouveau le seuil d’alerte de 50 cas pour 100.000 personnes, l’épidémiologiste et membre du Conseil scientifique Arnaud Fontanet qualifie désormais la hausse des contaminations (environ 5000 cas par jour actuellement) de "reprise épidémique modérée".
Une reprise due en partie à la baisse des températures et au fait que "nous nous remettons à vivre à l’intérieur, fenêtres fermées", selon le scientifique. "Chez nous en France, il y a une variation d’environ 33 % du R0 entre les périodes les plus froides et les plus chaudes", explique-t-il. L’impact de la température est cependant mineur comparé à "l’arrivée d’un variant plus transmissible", comme le Delta ou ses sous-variants à la transmissibilité variable.
Le médecin pointé également la baisse d’efficacité des vaccins contre les contaminations. "Même si ces derniers continuent à protéger à plus de 90 % contre les formes graves de la maladie, la protection contre l’infection passe de 80 % deux mois après la deuxième dose à 50 % au bout de six mois", expose-t-il. C’est chez les 18-49 ans, vaccinés au début de l’été et "souvent impliqués dans les reprises épidémiques" que "la baisse d’efficacité vaccinale va se faire sentir", prévoit Arnaud Fontanet. Il souligne tout de même une légère baisse de l’efficacité du vaccin pour les formes graves, qui peut tomber sous 90% "chez les plus âgés et les plus fragiles".
Le risque d'hospitalisation 20 fois moins élevé avec le rappel
Malgré la reprise, l’épidémiologiste se montre assez confiant sur la capacité de la France à éviter la saturation hospitalière. Pour cela, une seule solution selon lui : la dose de rappel, dont les campagnes ont déjà été lancées depuis plusieurs semaines chez les plus de 65 ans. "Il faut tout faire pour compléter les primo-vaccinations, notamment chez les plus fragiles et consolider cet acquis au moyen des rappels", appuie Arnaud Fontanet.
"Une dose de rappel permet d’augmenter la concentration des anticorps neutralisants à des niveaux cinq à dix fois supérieurs à ceux obtenus après une deuxième dose, expose-t-il, divise par dix le risque d’infection et par vingt le risque d’hospitalisation, par rapport à des personnes ayant reçu deux doses, mais pas d’injection de rappel". Une mesure qui pourrait devenir nécessaire chez tous les adultes "si l’on n’arrive pas à compléter les primo-vaccinations et les doses de rappel chez les plus fragiles".
Deux autres virus pourraient également venir créer de la tension dans les hôpitaux cet hiver : "Celui de la grippe et celui responsable des bronchiolites chez les enfants de moins de 2 ans", dont les conséquences pourraient être exacerbées par le manque d’immunité entretenue dans la population ces deux dernières années.
Vaccination des enfants de 5 à 11 ans
Sur la vaccination des enfants de 5 à 11 ans, toujours en débat, le médecin temporise. "Il faut analyser soigneusement le rapport bénéfice-risque dans cette tranche d’âge où les formes sévères restent très rares", explique-t-il.
Alors que la Haute Autorité de Santé (HAS) devrait bientôt présenter ses recommandations sur le sujet, "ça permettra d’observer le risque d’effets indésirables dans cette tranche d’âge sur des millions d’enfants vaccinés (…). Les effets indésirables survenant au plus tard deux mois après l’injection, nous devrions être fixés en février", conclut-il.
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