INGRÉDIENTS - La présence de chlorure de potassium dans les vaccins est dénoncée sur Facebook, ce composé chimique minéral pouvant servir à des injections létales. Des craintes qui se révèlent infondées.
Au début du mois de janvier, des citoyens dénonçaient le fait que la composition des vaccins, progressivement distribués dans l'Hexagone, soit tenue secrète. Des affirmations curieuses puisque des documents officiels fournis aux agences de santé permettent de connaître en détail la composition de chaque vaccin. Quelques semaines plus tard, de nouvelles mises en causes sont partagées, au sujet cette fois de l'un des composés chimiques utilisés par les laboratoires, Pfizer en particulier.
Sur Facebook, des publications s'émeuvent d'observer la présente de chlorure de potassium, pouvant notamment servir à "exécuter quelqu'un en utilisant la méthode d'injection létale". Des messages censés prouver la dangerosité des vaccins et qui révoltent certains internautes. "Si ces infos sont exactes c'est super grave, nous serions devant un génocide mondial organisé", peut-on lire en commentaire. Des inquiétudes qui n'ont pourtant pas lieu d'être.
Un composé banal
Retrouve-t-on vraiment du chlorure de potassium dans les vaccins, et dans celui de Pfizer plus précisément ? Tout à fait. Il est présent en très petites doses, tout comme le phosphate dibasique de sodium dihydraté, le phosphate monobasique de potassium, ou le chlorure de sodium. Ces composés chimiques remplissent une fonction simple : maintenir un certain équilibre du pH pour le vaccin, de sorte qu'il puisse de rapprocher de celui que l'on observe naturellement dans le corps humain. Ils évitent par ailleurs au vaccin une dégradation trop rapide une fois administré dans le corps.
De nombreux vaccins ont recours au chlorure de potassium, mais son utilisation dans le champ médical est plus vaste. L'OMS le classe ainsi dans sa liste des médicaments essentiels, son utilisation étant recommandée pour le traitement de l'hypokaliémie, un trouble qui se caractérise par le manque de potassium dans le sang. On retrouve également le chlorure de potassium dans notre alimentation, que ce soit dans des eaux minérales, dans des paquets de chips de pomme de terre ou bien encore dans des céréales, des soupes ou des sauces. Outre l'apport de potassium dans l'organisme, il permet parfois de remplacer l'ajout de sel dans des préparations.
Son caractère indispensable doit être rappelé, confirme à l'AFP Scott Halperin, directeur du Centre canadien de vaccination : "S'il n'y avait pas de chlorure de potassium, nous mourrions tous". La question de son dosage se révèle néanmoins essentielle, puisque l'on sait que dans l'alimentation par exemple, des ingrédients en petites quantités sont bénéfiques pour la santé, tandis qu'ils deviennent dangereux à hautes doses. C'est le cas de la cannelle, susceptible de causer des problèmes au niveau du foie lorsqu'elle est ingérée en trop grandes quantités.
Les internautes sur Facebook évoquent le fait que le chlorure de potassium soit utilisé dans les injections létales des prisonniers condamnées à mort. C'est en effet le cas, au moins aux États-Unis, où il est utilisé, en complément d'un anesthésiant puissant et d'un paralysant pour les muscles, pour arrêter le cœur. Mais il convient de préciser que ces injections sont réalisées en intraveineuse, dans des quantités bien supérieures et que d'autres composés chimiques sont également employés. Dans le vaccin Pfizer, la Food and drug Organization avait ainsi détecté 0,01 mg de chlorure de potassium par dose.
Notons enfin que les autorités de santé, qui sont chargées d'évaluer la sûreté des médicaments et donc des vaccins, étudient avec attention la composition fournie par les laboratoires. Sur la base de ces informations, elle peut procéder à des interdictions, ou bien parfois déconseiller tel ou tel médicament à certains publics. Des processus de contrôle auxquels les vaccins n'ont pas échappé, que ce soit aux États-Unis ou en Europe, par le biais notamment de l'Agence européenne du médicament.
En résumé, il n'y a pas lieu s'affoler en découvrant que du chlorure de potassium figure dans les vaccins. Ce sel, utilisé pour la stabilisation du pH, est couramment utilisé par les laboratoires dans des doses très réduites, et par ailleurs présent dans notre alimentation. S'il est bel et bien utilisé aux États-Unis dans le "cocktail" de substances servant aux injections létales, les doses se révèlent bien supérieures. Sans risque pour notre santé, le chlorure de potassium contenu dans les vaccins doit donc plutôt être considéré comme utile, servant à garantir leur stabilité et leur efficacité à la suite de l'injection dans notre organisme.
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