NON PRIORITAIRES - La Haute autorité de santé a indiqué ce lundi qu'il n'y aura pas d'autorisation de mise sur le marché des vaccins pour les moins de 18 ans faute de données issues d'essais cliniques. Au moins dans un premier temps.
Les mineurs, grands absents de la stratégie de vaccination française contre le Covid-19 ? "Dans un premier temps", il n'y aura pas d'autorisation de mise sur le marché (AMM) de vaccins concernant les personnes âgées de moins de 18 ans, faute de données issues d'essais cliniques, a précisé ce lundi matin la Haute autorité de Santé, lors d'une conférence de presse destinée à détailler la stratégie française relative à la future campagne.
"Il est souhaitable qu'il y ait rapidement une autorisation de mise sur le marché pour les moins de 18 ans", a estimé à ce sujet Daniel Floret, vice-président du Comité technique des vaccinations (CTV) lors du point presse en ligne. "Il faut espérer que des études soient menées rapidement car il y a certainement des enfants qui ont des comorbidités avec un risque (de formes graves) peut-être moins important que certains adultes ou publics vulnérables, mais plus élevé que d'autres enfants", a-t-il détaillé. Et de poursuivre : "Il est certain que les différents laboratoires qui développent des vaccins ont l’intention dans un deuxième temps d’introduire des enfants qui pourraient bénéficier d’une autorisation de mise sur le marché dans un deuxième temps".
Quid de l'effet stérilisant du vaccin ?
Fin octobre, le laboratoire Pfizer a notamment annoncé avoir lancé aux Etats-Unis de premiers essais sur des enfants de 12 ans après des résultats efficaces à 90% sur les adultes. "Il est important de rappeler aux gens que si les adolescents ne développent pas de formes aussi graves que les personnes les plus âgées, cela ne veut pas dire que les enfants ne tombent pas malades et ne meurent pas", expliquait ainsi le Pr Robert Frenck, qui supervise ces essais.
Pour cette future campagne, l'autorité sanitaire définit "cinq phases progressives" avec une ligne directrice : "protéger en priorité les plus vulnérables et ceux qui s'en occupent", a expliqué ce lundi sa présidente Dominique Le Guludec. Or, les enfants sont moins susceptibles de développer des formes graves et plus souvent asymptomatiques sans que la question de leur contagiosité ne soit pour autant tranchée, des études sont en effet contradictoires sur le sujet. "Aujourd'hui, en l'état des connaissances, nous ne savons pas si ces vaccins empêchent de transmettre le virus, quand nous le saurons, la stratégie pourrait être revue", a-t-elle aussi souligné, insistant sur le fait que pour l'heure les vaccins visent donc surtout "à éviter la réanimation" et "à mourir" du Covid-19.
Les personnes, de plus de 18 ans donc, qui souhaiteraient être vaccinées, indépendamment des différents critères de vulnérabilité et du risque d'exposition au virus retenus pour déterminer les publics prioritaires, devraient pouvoir l'être lors de la phase 5 censée intervenir cet été. "Quand on regarde les priorisations dans les autres pays de l'UE, on tombe sur des stratégies très proches", a précisé le Pr Élisabeth Bouvet, présidente de la Commission technique des vaccinations (CTV).
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TF1 Info