L’Afrique du Sud suspend son programme de vaccination avec AstraZeneca suite à des questions sur son efficacité

Publié le 8 février 2021 à 6h16, mis à jour le 8 février 2021 à 8h36

Source : JT 20h WE

CORONAVIRUS - Face à l’efficacité limitée du vaccin d’AstraZeneca contre la variante sud-africaine du virus, l’Afrique du Sud a suspendu sa campagne de vaccination, ce dimanche 7 février.

Il a suffi d’une étude pour refroidir les espoirs d’une campagne rapide de vaccination en Afrique du Sud contre le Covid-19. Le gouvernement a suspendu temporairement, dimanche 7 février, son programme, qui devait démarrer dans les prochains jours avec un million de vaccins développés par Oxford et AstraZeneca, après une étude révélant une efficacité "limitée" contre le variant sud-africain.

Cette étude, menée par l'université de Witwatersrand à Johannesburg, met en lumière une "protection limitée contre les formes modérées de la maladie dues au variant sud-africain, chez les jeunes adultes". Le vaccin développé par Oxford et AstraZeneca ne serait efficace qu’à 22% pour ces formes-là. Il est toutefois précisé que "des chercheurs sud-africains et britanniques ont constaté que (...) le vaccin était bien plus efficace contre la (souche) originale du coronavirus".

La plus grosse interrogation reste l’efficacité de ce vaccin face aux formes les plus graves de la maladie. Car cette étude, réalisée auprès de 2.000 volontaires âgés en moyenne de 31 ans, ne "permet pas de statuer" sur ce point. 

Mais AstraZeneca se montre confiante : "Nous pensons que notre vaccin protégera quand même contre les formes graves de la maladie", a rassuré l’entreprise pharmaceutique. "Car l'activité des anticorps neutralisant est semblable à celle d'autres vaccins contre le Covid-19 qui se sont montrés efficaces contre les formes graves, en particulier lorsque les doses sont espacées de 8 à 12 semaines", a-t-elle ajouté. "Une version (du vaccin Oxford/AstraZeneca) avec la séquence du variant sud-africain est en préparation", a annoncé de son côté Sarah Gilbert, chercheuse en charge du développement du vaccin à l'université d'Oxford.

Discussions avec d'autres laboratoires

L’Afrique du Sud avait reçu sa première livraison d’un million de vaccins produits par AstraZeneca lundi 1er février. Ceux-ci devraient périmer en avril, mais le ministre sud-africain de la Santé, Zweli Mkhize, a précisé qu’ils seront conservés jusqu'à ce que les scientifiques donnent des indications claires sur leur utilisation. 

Il a également tenu à rassurer quant à la suite du programme de vaccination dans le pays : "Dans les quatre prochaines semaines, nous aurons des vaccins Johnson&Johnson et Pfizer". Le pays est également en discussion avec d’autres laboratoires comme Moderna et le fabricant du vaccin russe Spoutnik V. L'Afrique du Sud reste le pays africain le plus touché par le virus avec près d'1,5 million de cas et plus de 46.000 décès.

L'OMS doit se réunir, ce lundi 08 février, pour formuler des recommandations quant à l'utilisation du vaccin d'AstraZeneca/Oxford. Avec une efficacité moyenne pour l'heure de 70%, il est moins probant que les vaccins de Pfizer/BioNTech ou de Moderna, dont l'efficacité dépasse les 90%. Mais ce vaccin utilise une technologie plus traditionnelle, moins coûteuse et plus facile à stocker puisqu'il peut être conservé dans des réfrigérateurs et non à très basse température. Le Royaume-Uni l'a déjà massivement administré à sa population, mais d'autres pays plus frileux quant à son efficacité sur les personnes âgées, ont préféré le recommander uniquement pour les moins de 65 ans voire 55 ans.


La rédaction de TF1info

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