Ces mesures que ne devrait pas prendre l'exécutif pour contrer la cinquième vague

F. Senneville
Publié le 24 novembre 2021 à 12h48, mis à jour le 24 novembre 2021 à 14h28

Source : TF1 Info

ÉPIDÉMIE - Réuni ce mercredi matin à l'Élysée, le Conseil de défense sanitaire a planché sur les mesures à adopter ou à renforcer pour affronter la nouvelle vague épidémique qui se profile. En excluant d'emblée tout ce qui ressemble de près ou de loin à un confinement.

Face à une épidémie qui progresse désormais à une vitesse "fulgurante", selon les mots martelés par le porte-parole du gouvernement, le Conseil de défense sanitaire s'est réuni ce mercredi matin autour d'Emmanuel Macron à l'Élysée. Gabriel Attal n'a pas détaillé les mesures retenues, en attendant une consultation des groupes parlementaires. Il a toutefois donné l'orientation générale décidée, notamment en définissant ce qui en est exclus.

"Ne pas avoir à en revenir à des mesures de jauge, et encore moins à des mesures de fermetures, de couvre-feu ou de confinement" : c'est "le cap clair", selon le porte-parole du gouvernement, qui avait été donné à la réunion de ce matin. Tout sauf en revenir à une nouvelle paralysie de la société et de l'économie. 

L'exemple inverse, venu d'Autriche la semaine dernière, avait soulevé une inquiétude balayée aussitôt par Emmanuel Macron : 

"Les pays qui confinent les non-vaccinés sont ceux qui n'ont pas mis en place le pass sanitaire", avait-il statué. Toute la doxa de l'exécutif est sans doute contenue dans cette phrase : le confinement est ce qu'il faut éviter, le pass sanitaire est le levier qui va nous le permettre.

Retour au confinement ? Complètement exclus à ce stade

"Ce n'est pas du tout sur la table, ce serait disproportionné", affirmait déjà Olivier Véran mardi, à propos de l'hypothèse d'un confinement, lors d'une rencontre en petit comité à laquelle participait LCI. Contrairement à ce qu'ont choisi d'autres pays comme l'Autriche, la France veut affronter la nouvelle vague épidémique sans recourir à ces mesures qui paralyseraient une économie tout juste relancée.

"C'est le sens de l'Histoire" : le rappel vaccinal pour tous est la piste privilégiée, comme le laissait entendre Emmanuel Macron vendredi, pour limiter l'impact de la pression épidémique. "La plus-value d'un confinement n'est pas avérée aujourd'hui", confiait récemment un ministre à LCI, qui soulignait que la pression sanitaire était le vrai indicateur à suivre. En clair, tant que l'épidémie circule, mais que les admissions en réanimation restent limitées, la réponse des pouvoirs publics restera graduée. Gabriel Attal soulignait de son côté, à l'issue du Conseil de Défense sanitaire, que l'on n'observe pas "la même corrélation que lors des précédentes vagues, entre le nombre de contaminations et celui des formes graves qui nécessitent une hospitalisation".

Le pass sanitaire, levier de la stratégie

Cette stratégie repose sur la couverture vaccinale, qui atténue les effets de la maladie sur les personnes contaminées : c'est pourquoi le Conseil de Défense a planché avant tout sur l'administration d'une dose de rappel. Le levier principal pour la mise en œuvre de cette nouvelle campagne vaccinale, induit par la déclaration du chef de l'État jeudi dernier, c'est le pass sanitaire. Sans obligation vaccinale, ni confinement, le pass sanitaire est un outil qui incite à se vacciner et qui limite, de fait, les contacts des personnes non vaccinées. La philosophie de ce dispositif est d'ailleurs assumée par Gabriel Attal, lorsqu'il déclare qu'il s'agit de  "mettre davantage de contraintes sur les non-vaccinés que sur les vaccinés".

En excluant d'emblée toutes les mesures qui paralyseraient l'activité (jauges, fermetures, confinement, couvre-feu), le gouvernement ne peut désormais que miser sur le pass sanitaire comme levier de sa stratégie, dont l'objectif revendiqué est de "sauver les fêtes de fin d'année".


F. Senneville

Tout
TF1 Info