ÉPIDÉMIE - Pour inciter à la vaccination face à la reprise épidémique, le Premier ministre Jean Castex a annoncé le dépôt d'un projet de loi début janvier pour transformer le pass sanitaire en pass vaccinal. Ce dernier est déjà mis en place dans une dizaine de pays européens. Tour d'horizon.
Le pass sanitaire n'existera bientôt plus en France, supplanté par le pass vaccinal. C'est ce qu'a annoncé, vendredi, le Premier ministre Jean Castex au terme d'un nouveau Conseil de défense sanitaire. Pour faire face au variant Omicron et inciter les Français à se faire vacciner, l'exécutif soumettra ce projet de loi "début janvier", a précisé le chef du gouvernement. Avec cette transformation, un test négatif ne suffira plus pour entrer dans les lieux soumis à la restriction : il faudra forcément avoir été vacciné - ou guéri du Covid - et avoir reçu une dose de rappel.
Ailleurs en Europe, certains pays ont déjà fait le choix de ce pass vaccinal. Sont-ils nombreux ? Quelles sont les règles mises en place ? Depuis combien de temps ? On fait le point.
Ceux qui utilisent le pass vaccinal
En tout, on compte à ce jour un peu plus d'une dizaine de pays utilisant ce dispositif, avec ou sans autres règles sanitaires (port du masque, télétravail, etc.). Dernier en date, la Suède a tranché pour le pass vaccinal au 1er décembre pour les rassemblements en intérieur de plus de 100 personnes. Tantôt critiqué, tantôt érigé comme modèle, le royaume veut limiter les risques à l'approche des fêtes de Noël, et ce, alors que le pays a, pour l'heure, l'un des plus faibles taux d'incidence (197 cas pour 100.000 habitants) du continent.
Un peu plus à l'Est, la République Tchèque est plus stricte encore. Depuis le 18 novembre, les tests PCR ou antigéniques ne sont plus reconnus pour entrer dans les commerces et les restaurants, les hôtels, les musées ou les événements sportifs. Ces lieux sont réservés uniquement aux personnes vaccinées ou guéries du Covid-19. Mêmes règles à Malte, en Autriche ou en Lettonie. Dans le pays balte, les députés non-piqués sont par ailleurs suspendus de leurs fonctions depuis le 15 novembre, une première mondiale. Cette décision s'appliquera au moins jusqu'en juillet 2022 et sera ensuite réexaminé tous les deux mois, a indiqué le gouvernement letton.
L'Estonie voisine demande, elle aussi, ce passeport vaccinal à ses habitants. Féru de nouvelles technologies, le pays avait lancé un "passeport immunitaire" numérique en juin dernier à tous les salariés. En arrivant sur son lieu de travail, l'utilisateur n'avait qu'à présenter son smartphone à son employeur qui peut ainsi vérifier s'il est porteur d'anticorps, et donc, déjà contaminé.
Face à la folle propagation du variant Omicron (plus de 93.000 cas en 24 heures ce vendredi), Boris Johnson a lui aussi décidé d'accentuer les restrictions au 15 décembre, incluant la mise en place de ce fameux pass vaccinal pour tous ceux qui souhaitent se déhancher dans les boîtes de nuit, les salles de concerts ou encore les festivals en plein air. Même politique pour les grands événements sportifs.
L'Écosse et le Pays de Galles ont suivi les recommandations de leur voisin, quitte à les renforcer davantage chez les Gallois - le dispositif y est aussi demandé dans les cinémas et théâtre. En Irlande, rien de neuf : le pass vaccinal est en place depuis le 26 juillet dernier.
Ceux qui utilisent les deux
D'autres gouvernements ont fait le choix de cumuler les deux : pass sanitaire et pass vaccinal. C'est le cas notamment en Roumanie où seules la vaccination ou la preuve d'une rémission permettent d'éviter le couvre-feu de 22h à 5h. Pour le reste de la journée, le pass sanitaire est demandé à l'entrée des commerces ou des lieux culturels.
Mais chaque pays opère ses propres règles de conduite. En Grèce par exemple, le pass vaccinal permet d'accéder aux bars et restaurants, aux lieux culturels et lieux sportifs quand le pass sanitaire ouvre la voie aux commerces essentiels ainsi qu'aux terrasses de ces bars et restaurants.
Plus près de nous, l'Allemagne laisse quant à elle ses Länder choisir le type de pass utilisé. Dès que le seuil d'hospitalisation franchi les trois malades pour 100.000 habitants, les chefs de région peuvent demander à fermer les accès des commerces, lieux culturels, salles de sports, hôtels et auberges de jeunesse aux non-vaccinés. Au-delà de 6 malades pour 100.000 habitants, les personnes immunisées doivent en plus présenter un test négatif pour entrer dans ces lieux.
"Mette en risque la vie de tout un pays"
Et si leurs gouvernements ne l'imposent pas, certaines grandes villes ailleurs dans le monde ont tout de même opté pour son application, comme à New York ou au Québec. En octobre, le Maroc a lui aussi exigé le passeport vaccinal pour entrer dans les lieux publics ou clos.
Un projet de loi sera présenté au Conseil des ministres du 5 janvier prochain pour transformer le pass sanitaire en pass vaccinal. Nous assumons de faire peser la contrainte sur les non-vaccinés : ils sont largement majoritaires dans nos services de soins critiques. pic.twitter.com/eU7GK6Lb1H — Jean Castex (@JeanCASTEX) December 17, 2021
La France ferait donc bientôt partie de la liste. Après la présentation du projet de loi, il devra être voté par les députés et la chambre du Sénat avant d'être définitivement adopté.
Il "n'est pas admissible que le refus de quelques millions de Français de se faire vacciner mette en risque la vie de tout un pays et entame le quotidien d'une immense majorité de Français qui a joué le jeu depuis le début de cette crise", a martelé Jean Castex ce vendredi, qui assume de faire peser "la contrainte sur les non-vaccinés".
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