DÉTECTION - Après le feu vert de la Haute autorité de santé, le gouvernement prévoit de déployer les tests salivaires en milieu scolaire afin de réaliser des dépistages de masse. En quoi consistent-ils ? Sont-ils efficaces ? LCI fait le point.
Ils seront bientôt déployés dans les écoles. D'ici quelques jours, les tests salivaires de dépistage du Covid-19 devraient faire leur apparition dans les établissements scolaires. "Nous allons multiplier les opérations collectives de dépistage, notamment dans les milieux scolaires", a promis le ministre de la Santé Olivier Véran le 4 février dernier. "Au retour des vacances scolaires", le gouvernement souhaite que soient réalisés "plusieurs centaines de milliers de tests par prélèvement salivaire", précisément 200 à 300.000 chaque semaine dès la mi-février.
Cette technique consiste en "un recueil de salive", explique à LCI le Pr Jacques Izopet, chef du service virologie au CHU de Toulouse. "Le virus est ensuite recherché par PCR, identique à celle du prélèvement nasopharyngé." Par rapport aux tests classiques réalisés depuis près d'un an, "nous avons simplement changé la modalité de recueil du prélèvement", poursuit-il.
Ce jeudi, la Haute autorité de santé a validé leur utilisation. Les tests salivaires sont désormais indiqués pour des dépistages de masse, par exemple au sein des écoles ou des universités. Seule contrainte : ne pas boire, manger, fumer ni se brosser les dents dans les 30 minutes qui précèdent le prélèvement, faute de fausser le résultat.
"Ce type de matériel biologique est intéressant pour un dépistage de masse"
Si ces consignes sont respectées, l'efficacité de ces tests, plus faciles d'utilisation et moins douloureux, ne semble pas détériorée. "Il y a quelques mois, nous avons réalisé une étude visant à comparer le prélèvement dans le nez et le prélèvement salivaire, avec une PCR", indique le Pr Izopet. "Nous avions testé des personnes symptomatiques et asymptomatiques, et nous avions obtenu de bons résultats."
Dans le détail, 123 patients avaient été dépistés, dont 44 testés positifs. Parmi eux, 34 étaient déclarés positifs avec les deux tests (77,3%), 3 seulement avec le test salivaire, et 7 uniquement avec le test nasopharyngé. Résultat : "les écouvillons des tests salivaires ont détecté 82,2% des patients positifs", relève l'étude publiée dans le Journal of Clinical Virology. "Il y a une bonne concordance", commente le Pr Izopet. "Les échantillons positifs par la salive et non par le prélèvement nasopharyngé, et inversement, n'ont rien d'étonnant. Si la charge virale est faible, nous ne pouvons pas avoir une détection dans 100% des cas."
Ces résultats ont ensuite été confirmés par des travaux plus récents. "Nous avons réalisé une étude de plus grande ampleur, sur 300 personnes testées avec les deux techniques", continue le virologue. "Elle confirme les mêmes résultats. Le travail est en cours de rédaction et va être soumis pour publication." Attention toutefois : pour maximiser leur efficacité, ces tests doivent être réalisés "dans les quatre premiers jours qui suivent la survenue des symptômes".
Ces tests salivaires, à ne pas confondre avec les tests rapides EasyCov, eux aussi basés sur la salive mais encore insuffisamment efficaces selon Olivier Véran, devraient rapidement arriver dans les écoles et les universités. "C'est une bonne nouvelle", réagit Jacques Izopet. "Compte tenu du caractère peu invasif du recueil de la salive, dans un contexte de dépistage de masse, ce type de matériel biologique est intéressant. Ces tests permettent d'avoir un recueil facilité, qui suscitera, je l'espère, plus d'adhésion."
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