La France face à une 3e vague d'ampleur

"Il en va de notre sécurité collective" : dans une lettre, Olivier Véran appelle les soignants à se faire vacciner

Publié le 5 mars 2021 à 18h32, mis à jour le 6 mars 2021 à 11h07
JT Perso

Source : JT 13h Semaine

APPEL - Face à la méfiance des soignants à l’égard de la vaccination, le ministre de la Santé leur a adressé une lettre ce vendredi 5 mars. Sur un ton solennel, il les appelle à se faire vacciner pour eux-mêmes et pour les autres.

Préférant miser sur la responsabilité individuelle plutôt que sur la coercition, Olivier Véran a écrit à l’ensemble des soignants de France ce vendredi 5 janvier. Seulement 40% des personnels d’Ehpad et 30% des soignants en ville et à l’hôpital ont jusqu’ici été vaccinés depuis la fin décembre pour les premiers, le mois de janvier pour les seconds. "Cela ne suffit pas", estime le ministre pour qui il est hors de question que des milliers de doses de vaccin AstraZeneca "dorment dans les frigos" comme c’est le cas aujourd’hui, selon ses propos tenus jeudi soir en conférence de presse.

Le Covid, première maladie nosocomiale

Avec ces mots, Olivier Véran, lui-même médecin de profession, souhaite rappeler aux personnels de santé l’importance de la vaccination et les inciter à sauter le pas. "Que vous soyez soignants, hospitaliers, libéraux ou du médico-social, votre vaccination constitue une priorité majeure pour le Gouvernement", écrit-il dans cette lettre rendue publique. "Votre vaccination est un gage de protection. Protection pour vous qui côtoyez au quotidien des malades, et notamment des malades du COVID qui peuvent être contaminant. C’est également une protection pour vos patients et la collectivité. Comme vous le savez, et même si les données ne sont pas stabilisées, il existe une possibilité réelle que la vaccination réduise la contagiosité."

Aujourd’hui, le Covid-19 est la première maladie nosocomiale en France, c’est-à-dire qu’elle est l’infection la plus susceptible d’être contractée à l’hôpital. Et donc l’hôpital est actuellement un lieu de contaminations à haut risque. Dans ce contexte, le ministre de la Santé appelle donc solennellement les soignants à se mobiliser : "Je vous le demande, pour vous-même, votre entourage, les Français. Si vous n’êtes pas encore vaccinés, faites le rapidement ; Il en va de notre sécurité collective, et de la capacité de notre système de santé à tenir".

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"Une exigence éthique", pour l'Ordre des médecins

La lettre a été accueillie froidement par certains soignants. Thierry Amouroux, porte-parole du syndicat national des infirmiers, a qualifié la méthode "d'ignoble", samedi sur Europe 1 samedi. "Les soignants ne refusent pas de se vacciner ! Les soignants ne veulent pas d'AstraZeneca, car il n'est pas assez efficace pour une population comme les soignants. Comme ils sont très exposés, ils ont besoin d'un vaccin plus efficace qu'AstraZeneca", a-t-il estimé.

"La protection des patients est un devoir professionnel fondamental des médecins comme de tous les soignants", a réagi a contrario, samedi, l'Ordre des médecins dans un communiqué. "Alors que l'ensemble des soignants est aujourd'hui éligible à la vaccination contre la Covid-19, se faire vacciner est par conséquent une exigence éthique qui s'impose à tous, la vaccination diminuant considérablement les chaînes de transmission du virus."

Le 8 février dernier, Olivier Véran avait lui-même reçu une première injection du vaccin AstraZeneca sous l'œil des caméras. Une opération de communication destinée à réhabiliter ce vaccin, considéré par certains comme moins efficace que celui de Pfizer, et à donner confiance dans la vaccination.


La rédaction de TF1info

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